C'est le premier "hameau léger" de Bretagne, 8 petites maisons sans fondations et construites sur un terrain loué à petit prix par la commune de Saint-André-des-Eaux dans les Côtes d'Armor. Le concept est porté par l'association du même nom. "Hameaux Légers" accompagne particuliers et mairies pour créer main dans la main des habitats à moins de 15 000 euros et à faible impact sur l'environnement. La clé de la réussite, c'est l'intégration des nouveaux arrivants à la vie locale.
Elle n'est pas sortie de terre, mais posée sur la terre.
Sans fondations, la maison de Xavier Gisserot est la première du hameau du Placis, premier hameau léger de Bretagne accompagné par l'association du même nom.
Grâce à "Hameaux Légers", 8 maisons vont ainsi créer un petit lotissement d'un nouveau genre sur la commune de Saint-André-des-Eaux près de Dinan dans les Côtes d'Armor.
Xavier et sa compagne logent dans une habitation de 20 mètres carrés à ossature bois, avec le plus faible impact possible sur l’environnement, conformément à leur souhait et aux principes de l'association "Hameaux Légers" qui promeut ce type de construction.
"On avait vraiment envie de trouver une alternative aux dalles béton, donc la maison repose sur une dalle bois qui elle-même repose soit sur des vis de fondation, soit sur des pneus remplis de gravier et masqués derrière la terrasse, un système qui nous permet de ne pas imperméabiliser les sols" explique Xavier Gisserot, nouvel habitant et cofondateur de l'association "Hameaux Légers".
Des maisons démontables
Les maisons ont été conçues en partenariat avec l'école d'architecture de Nantes. "On l'a démontée en un jour et demi et remontée en quatre jours, précise Xavier. On sait que si un jour on s'installe ailleurs, on pourra déménager avec notre maison."
/regions/2023/05/31/647711fae9189_maquettes-des-maisons-demontables-realisee-par-les-etudiant-e-s-de-l-ensa-nantes.jpg)
Les sols du hameau restent d’ailleurs la propriété de la commune.
Un bail emphytéotique de 80 ans a été conclu et une somme de 50 euros par mois et par maison est versée par les habitants.
"C'est ce qui permet de dissocier la propriété, du terrain, du foncier sur lequel s'exerce la spéculation aujourd'hui et qui là reste un propriété collective, publique", explique Xavier.
12.000 à 15.000 euros
Le coût moyen est compris entre 12 et 15.000 euros. De quoi éviter le traditionnel prêt immobilier et les lourdes traites à la banque.
En échange, il faut apprécier l'habitat participatif. A Saint-André-des-Eaux, un bâtiment commun fournit des chambres supplémentaires et une salle de réception à utiliser selon les besoins de chacun.
Le succès des projets est également basé sur une forte implication dans la vie locale. Le hameau du Placis a d'abord reposé sur la reprise de l'Eprouvette, commerce multiservice du village de 350 habitants.
Un habitat réversible dans l'air du temps
A l’heure où la loi exige des communes de réduire l’artificialisation des espaces naturels, agricoles, et forestiers, la démarche a de quoi séduire.
"Avec ce genre de maison, on est en plein dedans, se réjouit, Jean-Louis Nogues, Maire de Saint-André-des-Eaux, on a été un peu précurseur."
A Guipel en llle-et-Vilaine, ou Plouigneau dans le Finistère par exemple, de nombreux projets voient le jour ou sont à l'étude.
Des réunions d'information sont à chaque fois organisées avec des appels à candidatures pour se lancer dans cette aventure de l'habitat partagé et réversible.
(Avec Fabrice Leroy)
