Elles ne sont pas encore qualifiées pour Paris 2024, mais bien parties pour décrocher leur ticket. Emmenées par la championne du monde Marie-Florence Candassamy, les épéistes tricolores sont en stage à Dinard. L'occasion aussi pour les championnes d'Europe en titre de partager leur expérience avec de jeunes licenciés bretons
À deux pas de la mer à Dinard, le tintement des épées résonne au cœur de la Halle Binet.
À six mois des Jeux olympiques, l'équipe de France féminine est à l'entraînement, et ce sont deux des plus fines lames de la planète qui sont en train de croiser le fer. Marie-Florence Candassamy, championne du Monde 2023 à Milan et Coraline Vitalis, la plus expérimentée du collectif tricolore avec cinq titres européens.
Toutes les deux pratiquent l’escrime depuis l’enfance, mais les sacrifices et le travail accompli pour parvenir au très très haut niveau n’ont jamais estompé le plaisir originel, raconte Coraline Vitalis.
Pas encore qualifiées pour les Jeux
À six mois des JO, la qualification n’est toujours pas assurée. "Il y a dans les semaines qui viennent d’autres compétitions à disputer mais on a notre destin en main, explique l’entraîneur Hervé Faget. Ici à Dinard, on prépare les épreuves de Doha et Barcelone".
"Si on décroche bien notre ticket, on a nos chances à Paris. On a obtenu avec Marie-Florence Candassamy un titre de championne du monde, ce qui n’était pas arrivé depuis 13 ans. Et par équipes, les filles ont conservé leur titre de championnes d’Europe".
"Ma plus belle médaille, c'est mon fils ! J’aimerais qu'il puisse me voir aux JO de Paris... "
Il y a quatre ans, l’équipe de France avait manqué la qualification pour Tokyo. Si les tricolores n’avaient pas pu rêver de podium, Auriane Mallo-Breton en avait profité pour décrocher ce qu’elle considère comme sa plus belle médaille, un petit garçon né une semaine avant l’ouverture des JO.
"J’avais repris l’entraînement 7 semaines après, en rêvant déjà des Jeux de Paris", raconte la championne de France en titre. "Avec un bébé, la vie de sportive de haut niveau n’est pas toujours simple, d’autant que mon mari est hockeyeur professionnel, et qu’il voyage aussi".
"Mais on a un entourage aux petits soins, et une baby-sitter. Mon garçon a eu deux ans et demi hier. Quand je m’entraîne, j’ai toujours ce rêve dans un coin de ma tête. Qu’il puisse venir voir sa maman au JO. On a la chance d’avoir les Jeux à la maison. Ce serait une fierté de pouvoir représenter la France, et d’offrir cette image-là à mon fils".
En stage en Bretagne, l'Equipe de France veut aussi susciter aussi des vocations
Hébergement, salles d’entraînement, de préparation physique, de récupération etc. À Dinard, l’équipe de France profite des installations de Sport Bretagne.
"On collabore avec l’Insep", explique Emilie Joly, en charge de la performance sportive sur le site breton. "On a tissé depuis longtemps déjà des liens avec les Fédérations. D’escrime notamment. L’équipe de France de sabre était déjà venue il y a 2 ans. Et des stages comme celui-ci permettent aussi de diffuser cet esprit de performance auprès de jeunes licenciés de la région. En leur faisant partager une séance avec les meilleures Françaises".
Heureux élus cette semaine, une quinzaine d’escrimeurs et d’escrimeuses de la JA St Malo. Comme Noé. "Avec elles, on touche le Graal, c’est l‘élite. Elles sont calmes, sereines. Tout est maîtrisé, il n'y a pas de gestes parasites. On peut apprendre la technique, la stratégie. Moi, c'est en regardant les JO en 2016 que j’ai décidé de faire de l’escrime. C’est un sport incroyable, qui libère, qui permet d’évacuer le stress"
La Bretagne compte environ 2700 licenciés en escrime. Un chiffre qui pourrait évidemment progresser si les tricolores se qualifient pour les Jeux et décrochent des médailles.