Route du Rhum 2022. Une météo musclée, mais un départ toujours prévu dimanche

Les 138 skippers de la Route du Rhum vont entamer leur transatlantique en solitaire de manière musclée. Des vents forts et une mer très formée attendent les concurrents dès les premiers jours de course. Toutefois, ils s'élanceront à l'heure prévue le 6 novembre.

Les organisateurs de la Route du Rhum ont les yeux rivés sur la météo à quelques jours du départ de Saint-Malo. Les tendances ne sont pas au beau fixe. Elles pointent même une série de fortes perturbations qui viendront muscler ce début de course pour les 138 skippers engagés.

Vagues et vents seront au rendez-vous, avec des rafales pouvant atteindre 40 noeuds dès la première nuit au large. "Ce sera tonique, indique Yann Chateau, adjoint au directeur de course. Les conditions vont se dégrader après le départ qui, lui, se fera sur un flux ouest-sud-ouest, avec des vents de 15-20 noeuds. Ce qui est maniable pour des marins".

Pour l'heure, pas question de reporter le coup d'envoi de cette transatlantique en solitaire. D'autant qu'une escale est autorisée dans un port breton pour s'abriter et faire le dos rond, en attendant que la dépression passe son chemin.

Une sortie de l'écluse décalée pour les Ultim ?

Avant le jour J et l'heure du départ fixée à 13h depuis la pointe du Groin, il va falloir composer avec cette météo très agitée pour permettre notamment aux Ultim de sortir des écluses du port de Saint-Malo, lesquels iront se mettre au mouillage en baie de Dinard.

Sur le papier, l'opération est prévue vendredi après-midi. Le passage est très étroit pour ces maxi-trimarans de 23 mètres qui avaient dû manoeuvrer au cordeau, par temps calme, pour entrer dans le bassin Vauban le 25 octobre dernier. Alors, par vent fort, la sortie pourrait s'avérer compliquée. 

Sera-t-elle décalée dans la nuit de vendredi à samedi ? Un scénario possible. "Si on basculait vers une sortie de nuit, elle aurait lieu vers 3h du matin où les conditions météo seront meilleures, précise Yann Chateau. Toutefois, ce sera plus délicat d'effectuer cette manoeuvre de nuit".

Un briefing avec les huit concurrents de la classe Ultim est programmé ce 2 novembre, vers 17h30. "La course, c'est aussi une succession de moments comme ça avant le départ, déclare Thomas Coville. On respire, on reste concentrés et on verra ce qui est décidé".

"Anticiper les solutions"

Sur le ponton, Florian Gueguen essaie de ne pas trop se focaliser sur les prévisions météo. Le skipper de 30 ans, qui concourt en class 40, avait essuyé une grosse tempête en 2018 pour sa première participation à la Route du Rhum. Ce temps mauvais l'avait contraint à l'abandon quelques jours après le départ. "Le bateau n'était pas tout à fait prêt et j'ai eu pas mal de soucis techniques, relate-t-il. On a conscience que ça va être musclé et que l'on a cette possibilité de faire une pause pour se protéger. Je ne veux pas me prendre la tête avec la météo pour l'instant. De toute façon, la Route du Rhum, on le sait tous, a lieu à une période de l'année où il y a des vents forts au départ et on est préparés à cela".

Amarré un peu plus loin, le voilier de Pierre-Louis Attwell, lui aussi en class 40. Le navigateur dit qu'il ne veut pas "se polluer la tête" avec cette question de la météo. "Ça va être costaud quand même, c'est l'aventure, sourit-il. Il faut essayer d'anticiper les solutions, voir si ça passe et si jamais cela ne passe, il faut imaginer où on pourrait s'arrêter. On intègre cette option car cela fait partie de la course. Chaque marin prend ses responsabilités".

Pierre-Louis Attwell affirme qu'il ne joue pas la gagne, avec un bateau construit en 1994. "L'objectif, c'est d'aller au bout de la course, sans casser et sans prendre de risques démesurés".

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