Ludovic Morlat est arbitre de tennis depuis l'âge de 12 ans. Originaire de région parisienne et installé à Saint-Malo depuis 10 ans, il oeuvre pour la ligue régionale de tennis, alterne entre arbitre de ligne ou de chaise sur différentes compétitions, comme Roland-Garros.

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"Je jouais beaucoup au tennis, j'ai toujours su que je ne serais pas celui qui gagnerait les grands chelems alors j'ai décidé de devenir arbitre. J'ai commencé à l'âge de 12 ans." Ludovic Morlat raconte ses débuts, d'abord à taper les balles sur les courts, pour finir par les observer sur la ligne ou juché sur une chaise à deux mètres de hauteur.

Il obtient sa qualification A3 à l'âge de 16 ans, devenant alors le plus jeune arbitre de France. "On peut arbitrer en tant que mineur, tout arbitrage est rémunéré quelque soit l'âge" précise-t-il. La fomation se fait par le biais de son club, il suffit d'être licencié. "Au début, quand on commence, c'est matchs le dimanche matin, dans des petites structures. Après, ça évolue." 


Entre 90 et 100 rencontres par an, comme arbitre de chaise 


A 20 ans, cet étudiant en LEA (classé comme sportif de haut niveau à l'université de Rennes 2) écume désormais les cours nationaux et internationaux, en tant qu'arbitre indépendant. "Le salariat existe mais ce sont les badges or qui peuvent y prétendre, qui travaillent sous contrat avec l'ATP (Association of Tennis Professionals), l'ITF (International Tennis Federation), ou la WTA (Women's Tennis Association, association des joueuses de tennis)" explique-t-il.  

Ce que j'aime dans l'arbitrage, au-delà de la fonction, c'est tout ce qui va autour, les collègues, les voyages.

Ludovic Morlat

"Nous sommes spectateurs et acteurs d'un match de tennis"


L'arbitrage de tennis implique beaucoup de notions. D'abord l'appropriation d'une langue, l'anglais. Selon le pays, on apprend tout de même la base, dans chaque langue. Vient ensuite la gestion d'une pression, qui provoque une certaine adrénaline. "C'est une pression constante qu'il faut transformer en bonne pression. On a le droit à l'erreur sans en avoir le droit. Il faut éviter de se tromper, c'est comme ça qu'on est jugé dans notre parcours" relève-t-il. Et d'ajouter : "Les spectateurs voient une partie du match, alors que nous sommes les premiers spectateurs et acteurs. On ressent tous les enjeux qui sont autour."


Le souvenir qui m'a le plus marqué c'était en 2019, lors de la finale de la Coupe Davis à Lille, entre la France et la Croatie. J'ai eu la chance d'être sur la ligne, entouré de 25.000 personnes avec la Marseillaise qui résonne. 

Ludovic Morlat

Roland-Garros va débuter avec les sélections, dès le 21 septembre. Cette compétition rassemble 255 arbitres. Ludovic sera juge de ligne et arbitre de chaise sur les rencontres juniors et la catégorie handisport. Arbitrer une telle compétition, un rêve de gosse. 
 

Ici pas d'arbitrage vidéo. Les matchs peuvent durer longtemps. "Cela demande beaucoup de concentration, un effort mental. Il faut être focus tout le temps."

Qu'est-ce qui est le plus dur à observer ? "La ligne médiane est la plus difficile, parce que les joueurs servent très vite. Ce sont des balles qui se jouent à une minute." Il se rappelle : "J'ai déjà pris une balle sur moi et je peux vous dire qu'à 230 km/h le service, ça picote..."

Avant chaque match, Ludovic a son petit rituel : "Un quart d'heure avant, si je peux je m'isole, je marche sur le court. Je me mets dans ma bulle." 

Le jeune homme compte poursuivre son ascension. Pour pouvoir monter sur la chaise des grands tournois, il lui faut franchir une autre étape. "Cela fait quatre ans que je suis A3, mon objectif c'est de passer le badge blanc, le 1er grade international. Ce sera sur décision de la Fédération."

 
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