Alors qu'il ne reste que quelques dizaines d'heures aux skippers de tête de ce 9e Vendée Globe, Arthur Hubert, boat-captain de l'équipe du Malouin Louis Burton, nous livre son excitation. Le skipper sur lequel il veille jour et nuit peut prétendre au podium aux Sables d'Olonne.
"Dés le départ, on était persuadé que l'objectif affiché par Louis, de terminer dans le Top 5, était réalisable. Cette course, elle est faite pour Louis, c'est un grand marin, il adore le large, le Sud. Mais il est vrai que personne n'avait imaginé un tel finish à l'arrivée" nous confie d'emblée, le sourire aux lèvres, Arthur Hubert, boat-captain de l'équipe Bureau Vallée 2.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Arthur Hubert affiche une confiance assurée à l'égard de son ami et skipper Louis Burton. Ce mardi en milieu de journée, il prévoit une arrivée du skipper malouin en fin de soirée de ce mercredi 27 janvier, avec, il le croit et l'espère fortement, une place sur le podium.
Le choix de la route nord
Reste, qu'à cette heure-ci, les dés ne sont pas jetés et tout peut encore se jouer entre les cinq premiers du classement provisoire. Certains skippers ont choisi une route plus au nord alors que d'autres, comme Charlie Dallin, en tête actuellement, ont choisi une option plus à l'ouest.
"Louis a en effet choisi une route plus au nord, avec plus de distance mais plus rapide. On sait qu'il aime aller vite et il connaît le potentiel de son bateau. Il est prêt à parcourir plus de distance mais en privilégiant la vitesse de son bateau" détaille Arthur.
Un Vendée Globe aux allures de régate
Pour le boat-captain, cette édition 2020-2021 est particulière avec une météo qui "à chaque fois a bloqué par-devant, faisant que ceux qui s'échappaient étaient par la suite repris à cause de la météo".
Et de rappeler que suite à une avarie qui l'a contraint à un long arrêt à l’abri de l’Île Macquarie (au sud de la Nouvelle Zélande), Louis Burton comptait plus de 950 milles de retard par rapport au premier du classement, un retard qu'il a pu combler, "plus de 1000 milles en un mois" par la suite. Pour Arthur, ce Vendée Globe, ce tour du monde en solitaire s'apparente à une régate.
Pour Arthur, l'une des qualités de Louis Burton est sa "capacité de résistance et de motivation". De plus face aux différentes avaries dont a été victime son bateau, le skipper malouin "a ce côté fou de réparer et d'y croire. Un bricoleur à terre ou en mer, un touche-à- tout, qui a la capacité de vite comprendre lorsqu'on lui explique les solutions que l'on envisage pour le dépanner".
Une veille 24h/24h
En tant que boat-captain, Arthur Hubert est responsable de l'équipe technique composée de cinq personnes. Une veille constante, très intensive et même 24h sur 24h depuis un moins a permis de répondre présent à toutes les sollicitations techniques du skipper en mer. "Surtout que lors de cette édition, on a pu communiquer via WhatsApp et être beaucoup plus réactif que lors du dernier Vendée Globe en 2016 où on échangeait par mail et où parfois on ne voyait le mail que le lendemain matin au réveil".
Quant à la question de savoir si Louis Burton est bien parti pour l'emporter, Arthur répond que l'on assiste "à un sprint final dans lequel les premiers ont tous des bateaux qui ont souffert mais qu'il faut tout donner tout en restant lucide car c'est l'arrivée près des côtes avec le trafic maritime important dans le rail entre La Corogne et Ouessant. Sans parler du stress, de la fatigue, de l'excitation de l'arrivée."
Mais selon Arthur, Louis Burton sait gérer tout cela et a l'expérience d'une arrivée du Vendée Globe (il avait terminé 7e de l'édition 2016-2017, NDLR). Et d'espérer que "Louis puisse couper la ligne en temps réel sur le podium, ça resterait exceptionnel."