Saut en hauteur : 25 ans après son père, la Bretonne Solène Gicquel devient championne de France

Avec 1m 87 dès son premier essai, la Rennaise Solène Gicquel est devenue ce dimanche à Albi la nouvelle championne de France de saut en hauteur. Un premier titre national pour la sociétaire du Stade Rennais Athlétisme, 25 ans après le dernier sacre de son père.      

Au lendemain de son sacre à Albi, Solène Gicquel a repris dès lundi le chemin du travail. Et c'est devant les grilles du Collège Zola à Rennes qu'elle nous a donné rendez-vous, pour la photo de circonstance. 

C'est ici que depuis la rentrée, la jeune femme est en poste comme assistante d'éducation, en attendant de devenir prof de sport. "J'ai raté le Capes pour 0,1 point !", se désole l'athlète bretonne. Elle reviendra c'est sûr pour un nouvel essai. La barre de ce concours-là n'a qu'à bien se tenir. 


 



1 m 87 au premier essai


Ce dimanche 13 septembre à Albi, Solène Gicquel est donc devenue championne de France de saut en hauteur. En franchissant 1m 87 dès son premier essai, la Rennaise s’est offert à bientôt 26 ans son premier titre national.

Une superbe envolée, et une forte émotion, qui ont bien failli ne pas être immortalisées. Lors de la retransmission télé, le concours de la hauteur est passé à la trappe. Fort heureusement, pendant que les caméras étaient ailleurs, un autre athlète du Stade Rennais, Alexis Martin, spécialiste du 400 m, a lui flairé le coup, et déclenché son téléphone portable.

Voilà une image, fragile ( à afficher plein écran), que Solène Gicquel saura garder bien au chaud dans la boîte à souvenirs. 


 



Le titre de championne de France pour sa première compétition de l’année


Si le bonheur de Solène Gicquel est immense, c'est aussi parce que ce titre vient ponctuer une année forcément compliquée, pour cause de coronavirus.
 

"Les championnats de France à Albi étaient ma première compétition depuis le confinement. Avec la crise sanitaire, la plupart des rendez-vous ont été annulés. Les "France" devaient se dérouler fin juin. Quand on a appris qu’ils auraient finalement lieu... mais en septembre, j’ai bouleversé le calendrier estival pour m’entraîner, et je ne me suis accordée qu'une seule pause d'une semaine fin juillet."

A la rentrée, je devais commencer par participer à un meeting à Lyon. Mais comme j’ai une amie dont une collègue a été testée positive, et qu'on avait été boire un verre ensemble, j’ai dû renoncer...

Du coup, je suis arrivée sur les championnats de France à l’aveugle. Les jambes étaient là, mais l’entraînement et la compétition, ce n’est jamais pareil. Alors décrocher ce titre, c’est génial !

Solène Gicquel, Championne de France de saut en hauteur

       

Enfin la première marche du podium


L’an passé aux championnats de France à Saint-Etienne, Solène Gicquel avait réussi à battre son record personnel, en franchissant 1 m 88, mais cela n’avait malheureusement pas suffi. La Bretonne avait dû se contenter de la deuxième marche du podium derrière Claire Orcel.

Quelques mois plus tard à Liévin, aux championnats de France en salle, rebelote : la Franco-belge avait de nouveau devancé la sociétaire du Stade Rennais Athlétisme.

Cette fois-ci, le vent a donc tourné.      
 

Cette médaille vient évidemment récompenser des années de travail. La Rennaise avait commencé l'athlétisme en classe de 5e, touché à toutes les disciplines, avant d'opter pour le saut en hauteur au lycée.

"Pour la hauteur, j'avais des aptitudes, j'y prenais du plaisir", raconte Solène Gicquel. Avant d'ajouter, malicieuse, "j'avais aussi un papa dont le parcours a peut-être fait pencher la balance."  



Championne de France... 25 ans après son père



Parmi les admirateurs de Solène Gicquel, il est en effet un homme que ce titre a touché plus que quiconque, son père. Avec huit titres de champion de France entre et 1987 et 1995, Jean-Charles Gicquel est une légende de l'athlétisme francais. 
 

Voir ses enfants réussir, c'est un immense plaisir. Surtout quand ils se donnent du mal. Les dernières fois, Solène était tout près de la première place, là elle a passé le cap. J'ai apprécié la tenue de son concours. Elle ne fait quasiment pas de faute, c'est régulier, consistant. J'espère que ca va lui permettre de passer à l'étage au-dessus, d'atteindre 1m90, pour aller s'exprimer dans des concours plus relevés, au niveau européen, pour que ça la tire encore vers le haut    

Jean-Charles Gicquel, le père de Solène


Si les années passent, et que c'est désormais sa fille qui est championne de France, Jean-Charles Gicquel continue de faire de la résistance dans les tablettes de l'athlétisme français.

A 53 ans, l'homme détient toujours le record de France de saut en hauteur en salle. Un record établi en 1994, aux championnats d'Europe à Paris, avec un bond à 2 m 35.

Ce jour là, les caméras de télévision n'avaient pas déclaré forfait et avaient donc immortalisé l'exploit. C'était il y a 26 ans, juste avant la naissance de Solène Gicquel.  

 

A noter que dans la famille Gicquel, tous les enfants semblent avoir été touchés par la grâce.

Clément, le frère ainé de Solène fait aussi du saut en hauteur au très haut niveau. Il s'est classé 8e aux Championnats de France à Albi alors qu'il revenait de blessure.

Quant à Lucille, la petite dernière, elle est internationale française de Volley-ball et joue en Italie.          


 
 
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