Un agriculteur victime des pesticides témoigne

Il ya quelques jours l'association "Générations Futures" publiait une carte de France des victimes des pesticides. Armel, agriculteur à Bourgbarré en Ille et Vilaine en fait partie. Il a contracté un lymphome et s'est battu pour le faire reconnaître comme maladie professionnelle. 

Dans la ferme d'Armel Richomme, le pulvérisateur est stocké dans le hangar, inactif depuis des années. Juste après son installation, l'agriculteur usait à foison du pulvérisateur pour déverser herbicides, fongicides et insecticides. Il y avait les emprunts à rembourser, la famille à nourrir. Il fallait produire.

Une utilisation sans protection

Et l'utilisation des pesticides se faisaient sans habillement adapté : "Les équipement de protection entre 1981 et 1995, on ne les utilisait pas ou peu. Les gants à usage unique, on les réutilisait" explique l'agriculteur. Sur les bidons, il y avait des têtes de mort, des croix noires sur fond orange, mais peu de personnes y faisaient attention.

Mais après les traitements de ses parcelles, Armel ressentait, au fil du temps, de plus en plus souvent des maux de tête et les symptômes se sont précisés : "il y avait des moments où j'étais très très fatigué sans raison et mes analyses de sang se révélaient anormales". En 2011, le diagnostic tombe : lymphome, un cancer du sang, une affection reconnue maladie professionnelle causée par les pesticides. A 58 ans, Armel doit se faire enlever la rate.

Depuis, Armel Richomme s'est converti à l'agriculture biologique. Il milite pour briser le silence, afin de soutenir d'autres agriculteurs, victimes des pesticides, afin qu'ils ne se sentent pas seul avec leur maladie.
Il ya quelques jours l'association "Générations futures" publiait une carte de France des victimes des pesticides. Armel, agriculteur à Bourgbarré en Ille et Vilaine en fait partie. Il a contracté un lymphome et s'est battu pour le faire reconnaître comme maladie professionnelle. Il encourage aujourd'hui d'autres victimes à effectuer la même démarche. Intervenants : Armel Richomme, agriculteur - Brigitte Richomme, agricultrice - Michel Besnard, président Collectif Soutien Victimes de Pesticides de l'Ouest

Pesticides : les agriculteurs les premiers touchés

La France utilise chaque année 60 000 tonnes de pesticides, soit plus de deux kilos par seconde. L'agriculture en déverse 90%. Si les agriculteurs en sont les premiers utilisateurs, ils en sont aussi les premières victimes.

Au moment du versement des produits, les agriculteurs le reconnaissent, ils se protègent peu. De plus, dans les champs, quand les tracteurs n’ont pas de cabine, ils respirent les "embruns" de leur épandage qui imprègnent leurs tenues de travail avec lesquelles ils rentrent à la maison.

Un agriculteur aurait cinq fois plus de risques de développer une maladie de Parkinson, deux fois plus de chance de déclarer Alzheimer que le reste de la population. Sont souvent cités des cas de lymphomes, de cancers de la prostate, de problèmes de fertilité. La reconnaissance en maladie professionnelle est un long combat qui n'aboutit que trop rarement et parfois bien tardivement.

La carte de l'association "Générations Futures" sur les victimes des pesticides
Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
Ce collectif est né en Bretagne le 12 avril 2016. D’abord collectif informel de soutien aux salariés de l’agroalimentaire victimes des pesticides, les membres actifs de ce groupe ont décidé de créer une association dont les objectifs sont :

- soutenir les victimes
- alerter et informer
- former
- former les adhérents
- unir les forces

Plus d’informations sur https://www.facebook.com/soutienphytovictimes.triskalia

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