Une entreprise du bâtiment, basée en Ille-et-Vilaine, forme et embauche des réfugiés. C'est le cas d'Ismaëli qui, depuis six mois, apprend le métier de maçon. Sur ce chantier près de Vitré, le jeune homme est dans son élément. Et le patron, lui, y trouve son compte car la main d'œuvre manque.
Sur ce chantier de construction à Vitré, en Ille-et-Vilaine, Ismaëli a trouvé sa voie. Et la paix aussi. Le jeune homme a fui le Soudan quand il avait 15 ans. La guerre lui a volé sa famille. Ismaëli est arrivé en France en 2018. Sans rien. Si ce n'est la volonté de s'en sortir, de se former à un métier et de travailler. "Je suis heureux ici, sourit-il. Ça fait six mois que je travaille comme coffreur bancheur". Autrement dit : il dresse les murs en béton. Un métier qui demande de la précision et de la qualification.
On a des besoins, on va les chercher où on les trouve
C'est grâce au Groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ 53) que le réfugié a pu tracer sa route. "Nous l'aidons et l'accompagnons depuis six mois, que ce soit pour l'apprentissage de la langue française, la recherche d'une formation, d'un logement, etc, indique Sandrine Kwocala-Leconte, la directrice de l'association. Et aujourd'hui, on constate une belle évolution professionelle".
Ismaëli alterne formation à l'Afpa de Rennes (qui va durer quatorze mois) et activité au sein de cette entreprise du bâtiment basée à Etrelles. Le patron d'Art-Bati n'a pas hésité une seconde à prendre le jeune homme sous son aile. Il ne cache pas non plus que le manque de main d'oeuvre l'oblige aussi à élargir ses recherches quand il doit recruter. "On a des besoins, explique Sébastiern Cerclet. On va les chercher là on peut les trouver. Et puis, on a des obligations d'insertion pour certains chantiers donc quitte à les remplir, autant le faire bien".
Formation qualifiante
L'entreprise et le GEIQ travaillent main dans la main. Le cadre et les objectifs ont été donnés à Ismaëli. "On ne peut évidemment pas le lâcher dans la nature, note Sébastien Cerclet. L'objectif est de lui faire acquérir des compétences et une formation qualifiante". Art-Bati y trouve son compte et répond, dans le même temps, à cette demande d'insertion.
L'entreprise, qui compte trente salariés, a déjà accueilli sept réfugiés politiques par le passé. "C'est un gros travail, confie le patron, cela demande beaucoup d'énergie. Des déceptions, il y en a eu avec ceux qui, au final, changent de voie ou vont travailler pour la concurrence. Mais on y croit, ajoute l'entrepreneur bretillien. Ce sont aussi de belles rencontres, des histoires que l'on partage et cela donne du sens à ce que l'on fait au quotidien".
Sébastien Cerclet compte bien garder Ismaëli à l'issue de sa formation. Il voit aussi plus loin et espère pouvoir ouvrir, un jour, ses chantiers "au public carcéral, pour faciliter la réinsertion des détenus".