Immobilier. Depuis la crise sanitaire, le marché breton ne cesse de se tendre

Toujours plus de demandes.Toujours moins d’offres. Depuis le début de la crise sanitaire, les notaires bretons observent une crispation du marché immobilier. Les acquéreurs recherchent plus que jamais de l’espace et de bons réseaux de communication.

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"Depuis 6 mois à Saint-Brieuc, on vit vraiment une période chamboule tout. Une maison qui restait sur le marché en moyenne six mois est désormais vendue en quatre semaines" reconnaît Jean-Michel Eouzan. Le directeur de l’agence l’Equip’immobilier constate avec satisfaction que le chef-lieu des Côtes-d’Armor, longtemps en retrait sur le marché des transactions par rapport au reste des villes bretonnes, est en passe de rattraper son retard.

En fait depuis un an, c’est toute la Bretagne qui voit le marché immobilier impacté par la crise sanitaire mais pas seulement. "Les élections municipales cumulées à la crise du Covid ont gélé de nombreux projets immobiliers. Dans de nombreuses communes, il y a aujourd’hui un déficit d’offres" explique Damien Ruaud, le président du Conseil régional des Notaires.
 

 

 

De nouveaux critères d’achat

Suite au confinement, les critères de recherche ont évolué. Les acquéreurs recherchent de l’espace, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le constat est le même sur le marché de la résidence principale comme sur celui de la résidence secondaire. De même, la performance des réseaux de télécommunication entre dorénavant dans les critères de recherche.

 "Tout cela bénéficie même au marché de la location. Pour une maison avec jardin agréable, j’ai eu en un seul week-end près de 40 candidatures. Une ville moyenne comme Saint-Brieuc qui bénéficie d’un hôpital, d’une ligne TGV, d’une ambiance tranquille et qui est proche de la mer, devient très attractive" avoue Jean-Michel Eouzan, professionnel de l’immobilier à Saint-Brieuc.
 


En revanche,  les métropoles comme  Rennes, Nantes ou Brest mais aussi le littoral restent  les lieux de vie les plus recherchés. Et là, les prix se sont envolés depuis un an. Il n’est pas rare de constater des hausses supérieures à 10 voire 15% : + 10% à La Baule, +12% à Roscoff, +13% à Pléneuf-Val-André, +15% à Concarneau comme sur la Presqu’île de Quiberon, +17% à Crozon, +18% à Trégastel, Pornic et Saint-Malo.

"Aujourd’hui, le produit idéal pour de nombreux acquéreurs, c’est celui qui ne vous éloigne pas trop de Paris et qui vous permet d’assurer deux jours de télétravail dans la semaine. Un appartement dans le centre de Rennes est très prisé actuellement", précise Damien Ruaud, notaire à Blain en Loire-Atlantique.
 

Qui achète ?

Depuis la crise sanitaire, la  "pierre" est plus que jamais considérée comme une valeur sûre. Crise économique oblige. Ce qui explique une demande toujours aussi forte. Mais contrairement aux idées recues, la ruée des Parisiens ou des Franciliens n’existe pas. Certes, ils ont un budget plus conséquent, ils représentent aujourd’hui le tiers des acheteurs sur le littoral, mais sur l’ensemble de la Bretagne, le marché est surtout animé par les "locaux".
 


Essentiellement les 30-50 ans, cadres ou professions intermédiaires, à la recherche d’un premier achat ou d’une résidence secondaire. Ces derniers profitent également de taux d’emprunt exceptionnellement bas.

Ce qui permet d’ailleurs aux zones rurales et au Centre Bretagne de tirer leur épingle du jeu.
 


"La Bretagne reste très attractive en matière de prix par rapport à d’autres régions. Le marché immobilier breton propose surtout une offre diversifiée. C’est ce qui inspire confiance pour les années à venir" conclut le président du Conseil régional des notaires.

 

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