Dix jours après l'incendie qui a ravagé 400 hectares dans la forêt de Brocéliande, l'arrêté municipal interdisant l'accès aux piétons et cyclistes vient d'être levé par la mairie de Campénéac. 25 bénévoles continuent de se relayer pour détecter d'éventuelles fumerolles.

Ils ont failli tout perdre dans l'incendie de la forêt de Brocéliande. Juste devant leur jardin, le paysage carbonisé n'est que désolation. Le feu a été stoppé à quelques mètres de leur maison par les pompiers.

Alors, en tant qu'habitants de Campénéac (56), Françoise et Michel Ecorchard ont estimé que "c'était un devoir de participer à la vigilance citoyenne mise en place par Mme le maire et le Centre de secours des pompiers, afin que ceux-ci puissent un peu souffler". Un dispositif inauguré depuis le samedi 20 août et qui semble parfaitement fonctionner. Sélectionnés pour leur bonne connaissance de la forêt et leur disponibilité, ils sont 25 bénévoles à sillonner chaque jour les sentiers à la recherche de fumerolles.

Le paysage carbonisé n'est que désolation

Surveiller les racines, enlever les bouteilles de verre, c'est un travail de fourmi qui doit être bien coordonné.

Au Centre de secours de Campénéac, le capitaine André Eon vérifie sur la carte de la forêt que les cinq zones définies sont bien couvertes par les équipes de veille citoyenne. "Nous n'avons plus de véhicule incendie qui patrouille actuellement sur le secteur, alors ces bénévoles ont une mission d'autant plus essentielle", explique le sapeur-pompier. 

Et c'est bien pour se sentir utiles que ces veilleurs ont accepté cette mission qui devrait durer trois semaines : "Le premier jour, nous avons reçu une petite formation par le capitaine André Eon qui nous a expliqué l'objectif de nos rondes. La première consigne, c'était de vérifier s'il n'y avait pas de source de chaleur au pied des arbres. La nécessité étant surtout de vérifier les zones en limite de brûlé/non brûlé car une fumerolle dans une zone déjà brûlée ne prendra pas plus d'ampleur. En revanche, si elle atteint une zone encore verte, là il faut appeler les pompiers. L'idée, c'est de ne pas les déranger pour rien", témoigne Françoise Ecorchard, encore secouée par ce qui est arrivé. 

Une couleuvre à la peau brûlée

Le couple s'enfonce dans ce paysage lunaire avec une attention toute particulière. Rien ne leur échappe. Ils s'arrêtent net devant la peau brûlée d'une couleuvre qui n'a pas eu tout a fait le temps de rentrer dans un trou. Seule sa tête est enfoncée dans la terre.


"Tenez, regardez, cette pauvre bête ! Elle a bien tenté de se protéger de l'incendie mais ça a certainement été trop vite. C'est tellement triste pour la faune. Ca me met en colère"
, conclut Michel Ecorchard. Tous deux poursuivent leur quête de fumerolles, tout en étant happés par tous ces arbres calcinés, cette terre morte, inerte, dans une immense tristesse.  

La nécessité était surtout de vérifier les zones en limite de brûlé/non brûlé car une fumerolle dans une zone déjà brûlée ne prendra pas plus d'ampleur. En revanche, si elle atteint une zone encore verte, là il faut appeler les pompiers.

Françoise Ecorchard, membre de la vigilance citoyenne

La mairie de Campénéac a d'ailleurs mise en place une cellule psychologique pour que les habitants de la commune puissent parler et libérer leurs émotions. "Cette vigilance citoyenne est vraiment née de la volonté des habitants d'aider les pompiers. Ils savent ce qu'ils leur doivent et ils ont envie d'apporter leur petite pierre à l'édifice", témoigne Hania Renaudie, maire de Campénéac.

Accès toujours interdit aux véhicules  

Hormis ces quelques personnes bénéficiant d'une dérogation, l'arrêté municipal d'interdiction d'accès à la forêt courait jusqu'au mercredi 24 août. Il vient d'être levé ce 25 août pour les piétons et cyclistes qui pourront de nouveau accéder aux landes et aux bois. En revanche, concernant les véhicules, l'interdiction est maintenue jusqu'au mercredi 31 août. Et la vigilance citoyenne ne sera pas relâchée pour autant.

Les bénévoles continuent, quant à eux, de veiller sur leur forêt au cœur noirci. 

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