La Bretagne sera-t-elle à sec dans 70 ans ou au contraire en partie submergée?
La revue de l'Espace des sciences, Sciences Ouest, publie ce mois-ci un dossier sur les effets du réchauffement climatique en Bretagne. Météo France a observé une augmentation de l’ordre d'un degré sur un demi-siècle des moyennes de températures.
Quelles conséquences sur le climat? "Est-ce la fin du ciré breton?", "Anticiper la montée des eaux" ... Voici quelques questions sur lesquelles se sont penchés sociologues, chercheurs et climatologues bretons.
"C’est sûrement de la mer que vient le principal danger en Bretagne, si le niveau de la mer monte ne serait-ce que de quelques centimètres, une tempête comme celle que la région a connue le 15 octobre 1987 pourrait submerger certaines portions du littoral et faire beaucoup de dégâts, si elle se reproduit en période de grande marée», analyse notamment Franck Baraer de Météo France. Et même si aucun élément concret ne peut laisser penser que les événements exceptionnels, comme les tempêtes et les inondations, se multiplieront (leur fréquence n’a pas augmenté depuis le début du 20e siècle), mieux vaut se préparer, pour s’adapter aux changements qui nous attendent.
Plus ou moins de pluie?
Dans les projections du climat futur, la Bretagne est à la frontière entre des climats plus secs au Sud, et plus humides, au Nord. « Si cette frontière virtuelle descend un peu, cela ne changera pas grand-chose pour la Bretagne, elle verra peut-être ses précipitations augmenter un peu en été. Mais si cette limite remonte vers le Nord, alors la Bretagne va se retrouver avec les mêmes précipitations que l’Aquitaine, voire jusqu’à 40 à 60% de moins qu’aujourd’hui aux alentours de 2080 ! »
La Région bientôt à sec?
Cet hiver encore, les parapluies n’ont pas été souvent de sortie. Comme l’année dernière, et celle d’avant, les épisodes de pluie sont de plus en plus distants les uns des autres, et les sols ne se rechargent jamais totalement. « Le problème en Bretagne, c’est que nous n’avons pas de ressources extérieures pour compenser, explique Philippe Mérot, agronome à l’Inra et responsable du projet Climaster, nous n’avons pas les Alpes à côté de chez nous. La région est très dépendante des précipitations d’une année sur l’autre ». Si l’on en croit les modélisations de Météo France, la situation pourrait empirer avec les années.