"Le chef de l’Etat a du être mal renseigné ou il s’est trompé de dossier et de mosquée... nous rappelons que l’imam n’est dans aucune procédure judiciaire...". Le Centre culturel et islamique de Brest réagit aux propos erronés du président François Hollande.
« Il est inquiété, il est poursuivi et il est dans une procédure judiciaire. Donc nous devons lutter contre ces prêcheurs, ces partisans de la haine qui induisent la radicalisation ». Ce sont les propos tenus hier soir, par le président François Hollande, au sujet la mosquée Sunna de Pontanezen, à Brest (29).Ajoutant au sujet de l'imam, Rachid Abou Houdeyfa : « celui-là est français et ne peut pas être expulsé, mais son lieu de prière — je ne veux même pas utiliser ce mot — ce lieu de haine a été fermé ».
Ce matin, le Centre Culturel et Islamique de Brest où se trouve cette mosquée, réagit dans un long communiqué publié sur Facebook.
"L’imam de Brest n’a jamais commis le moindre délit pénal, il n’a jamais enfreint la moindre loi ou a été mis en examen suite à ses discours contrairement à beaucoup de personnes (...) nous avons fait l’objet comme beaucoup de lieux de cultes musulmans d’une perquisition administrative en novembre 2015 réalisée dans le cadre préventif de l'état d'urgence et celle-ci n’a rien donné ce qui prouve que notre association respecte les lois de notre pays et ne constitue nullement un danger pour l’ordre public", peut-on lire sur ce communiqué.
Les erreurs du président
De fait, le président François Hollande s'est trompé à plusieurs reprises alors qu'il répondait à une question concernant le danger des prêches radicaux, incitant les jeunes à la haine.La mosquée Sunna a bien été perquisitionnée le vendredi 20 novembre 2015. Mais elle n'a pas été fermée et aucune procédure judiciaire n'a été ouverte contre son imam, Rachid Abou Houdeyfa.
Sur une séquence vidéo montrée lors de l'émission, on pouvait voir l'imam de Brest expliquer à des enfants que "la musique est la créature du diable (...) ceux qui chantent, le prophète a dit qu'ils seront engloutis sous la terre. Ils seront transformés en singes ou en porcs". Un prêche qui avait créé la polémique et relancé le débat sur la formation des imams, en France.
Rappelant que "l’imam de Brest a condamné les attentats de Paris et de Bruxelles", le communiqué du Centre culturel et islamique de Brest conclut qu'il y a "un vrai décalage aujourd’hui entre les discours faisant preuve d’une profonde ignorance ou maladresse et la véritable réalité religieuse et sociale des musulmans de France".