DEBAT. Le télétravail avant, pendant et après la Covid : stop ou encore ?

Durant les trois confinements liés au Covid, beaucoup de cadres ont pratiqué le télétravail. Avec plus ou moins de bonheur. Le télétravail, est-il appelé à se développer en entreprise ? Est-ce souhaitable ? C'est notre débat en visio, évidemment !

Salariés, chefs d'entreprises... Le monde du travail doit s'adapter à la pandémie de Covid-19. Pour limiter la transmission du virus, le gouvernement a demandé aux entreprises de développer le télétravail.

Pour ce troisième confnement, nous avons demandé à des salariés et à un chef d'entreprise de nous livrer leur expérience du télétravail.

Fabrice Le Goff est cadre à la Poste, dans un service de logistique. Ses collègues travaillent jusqu'à 4 jours par semaine en télétravail. Pas lui. Il a demandé à revenir sur site, il ne télétravaille qu'un seul jour par semaine.

En télétravail, moi, je me sentais trop isolé. Et puis mon domicile n’est pas adapté au télétravail. La dynamique de groupe d’un équipe, on ne l'a pas du tout en télétravail. Les webcams, les visios, ça ne remplace pas le réel. Et puis, l’interaction humaine, le contact avec les gens, c’est ce qui fait que les êtres humains vivent, non ?

Fabrice Le Goff, cadre à La Poste

Chez l'opérateur de téléphonie Orange, le télétravail, c'est la norme. Sandrine Ville est élue CGT dans cette entreprise. Avant la pandémie, elle télétravaillait un jour par semaine depuis chez elle. Ces derniers mois ont renforcé son intérêt pour le télétravail, elle souhaiterait passer à 3 jours par semaine de télétravail.

Le plus important pour moi, c’est la possibilité de pouvoir travailler au calme. Dans les open space, soit on a peur de déranger les collègues quand on passe beaucoup de temps au téléphone, soit, au contraire, on a besoin de s’isoler des autres... Pour se concentrer sur une tâche, le télétravail, c'est idéal.

Sandrine Ville, élue CGT chez Orange

Et le télétravail à 100%, c'est souhaitable ?

"Non, j'ai besoin de rencontrer aussi les salariés en vrai. D'ailleurs, le 100% télétravail, personne ne le demande chez nous", assure Sandrine.

Franck Maussion est à la tête d'une agence immobilière à Rennes. Il emploie 30 personnes. Lui aussi n'imagine pas un télétravail à 100% pour ses salariés, de peur de casser la cohésion, la dynamique de son entreprise.

Avant la pandémie, Franck ne concevait pas le télétravail dans sa PME. Mais à l'usage, son avis a évolué.

Très honnêtement, ça m’a fait évoluer. La découverte du télétravail et l’épanouissement des salariés, leur productivité… non, ça ne m’a pas posé de soucis. Je ne vais pas mettre tout le monde au télétravail, ça sera du télétravail choisi. Une ou deux journées dans la semaine. En revenant régulièrement dans l'entreprise, on ne casse pas la chaîne de travail.

Franck Maussion, agence Cogir Rennes

Pas d'économies pour autant sur les bureaux, à ce stade. Quant à la productivité qui augmenterais en télétravail, par exemple parce qu'on serait moins interrompu, plus concentré qu'en open-space, Sandrine Ville est assez nuancée. "Nous sommes également très sollicités en distanciel, par des visios, et il y a des soucis de fatigue, avec quelque fois par exemple un casque téléphonique toute la journée sur la tête".

 

Pour 60 % des 18-24 ans, le télétravail est moins efficace que le présentiel, selon un sondage Odoxo.

 

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