Surpris par la lanterne rouge, Metz (1-2), samedi dernier, Rennes se rend vendredi (19h30) à Nantes en ouverture de la 34e journée de L1, pour un derby au parfum d'Europe, mais avec en bouche l'arrière-goût âcre des fins de saison trop souvent ratées ces dernières années.
Sabri Lamouchi, l'entraîneur du Stade Rennais, a fait un rêve: "Que le dernier match contre Montpellier soit celui qui nous permette de (nous qualifier pour l'Europe) dans un Roazhon Park à guichets fermés. Ce serait un finish merveilleux".
"Mais on en est loin", a-t-il dû immédiatement ajouter mercredi, rappelé par Metz aux dures réalités du sport et surtout à l'historique calamiteux de Rennes quand il fallait chercher une qualification européenne à portée de main ces dernières années.
Craintes excessives ?
Depuis samedi, un doute infime, une peur évanescente, presque déjà une résignation à vivre une nouvelle saison franco-française la saison prochaine, se sont instillés chez les supporters Rouge et Noir. Vu de l'extérieur, on pourrait trouver cette réaction excessive. Après tout, avec 47 points et une 5e place, Rennes est encore bien placé dans cette course à l'Europe si indécise. Après tout, la défaite contre Metz n'est peut-être qu'un accident de parcours après 8 matches sans défaites (4 victoires et 4 nuls).Après tout, Rennes n'a plus perdu à Nantes depuis 2005, sortant cinq fois vainqueur sur les sept dernières confrontations à la Beaujoire. Un sixième succès écarterait définitivement, à quatre journées de la fin, ce concurrent direct (9e avec 45 points). Il ne faut pourtant pas remonter bien loin pour comprendre ces craintes. Il y a deux ans, Rennes, revenu à la 4e place, un point derrière Monaco, 3e, après 13 points pris en 5 matches, avait chuté à Nice (3-0) exactement au même stade de la compétition. Le club n'avait pris qu'un point sur les six dernières journées, finissant piteux 8e.
On pourrait parler de la saison 2005/2006 où Rennes, 3e à quatre journées de la fin, avait fini 7e, ou de 2010/2011, qui avait vu les Bretons, 2es à la 26e journée, rater encore l'Europe assez largement (7e). Et que dire des deux finales de Coupe de France perdues en 2009 et 2014 contre Guingamp...
"Ce qui s'est passé l'année dernière ou précédemment, sans manquer de respect au Stade Rennais, je ne le suivais pas et je n'ai pas vécu ce genre de fin de saison", a balayé Sabri Lamouchi. "Je peux comprendre qu'on puisse se poser ces questions-là (...) Mais moi c'était pas mon quotidien et je suis investi à 200% pour que les choses ne soient pas ainsi", a-t-il ajouté dans son discours volontariste habituel.
Dans le money time
"Il faut que le club s'enlève des barrières psychologiques", avait jugé le président Olivier Létang début février. Après Metz, et comme régulièrement depuis son arrivée début novembre, il a parlé aux joueurs. "Le discours a plutôt été mobilisateur après le match, immédiatement, pour essayer d'être positif", a révélé Lamouchi. "Moi, je n'ai pas eu besoin de recadrer qui que ce soit, parce que les joueurs étaient aussi déçus que moi", a-t-il ajouté.Et pour ne pas céder à la sinistrose, il a insisté sur le chemin parcouru. "Mes joueurs, l'environnement, moi-même nous aurions signé le 9 novembre pour que nous soyons là (aujourd'hui) à débattre de cela. Nous y sommes, ça montre que mes joueurs en plus d'avoir de la qualité, ont travaillé", a souligné le technicien.
"C'est maintenant que la récompense arrive. On est dans le money time, les cinq dernières journées. Il faut être serein mais très déterminé", a-t-il martelé. Plus facile à dire qu'à faire quand on est rennais.