Loi sur les langues régionales: une soixantaine de députés déposent un recours au Conseil constitutionnel

A la dernière minute, une soixantaine de députés LREM ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi sur les langues régionales adoptée le 8 avril. Incompréhensible pour le député morbihannais, Paul Molac et le président de région, Loïg Chesnais-Girard.

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Le Président de la République avait jusqu'à jeudi soir, 22 avril, pour promulguer la loi sur les langues régionales adoptée quinze jours plus tôt, soit le 8 avril. Cette loi apporte une reconnaissance et une protection inédites aux langues régionales en France.

 

 

C'est donc in extremis, que "plus de soixante députés, vraisemblablement issus de la majorité, fait inédit, viennent de déposer un recours au Conseil constitutionnel contre la loi sur les langues régionales adoptée à une très large majorité (par 247 voix contre 76) le 8 avril dernier" rapporte Paul Molac, député morbihannais initiateur du projet de loi, dans un communiqué.

 

 

 

Mais de quoi peuvent-ils avoir bien peur ? 

Paul Molac, député du Morbihan, porteur du projet de loi sur les langues régionales

 

Selon Paul Molac, aucun député breton ne figure parmi les auteurs de la saisine.

Au lendemain de ce coup de théâtre, Paul Molac dit ne pas comprendre ce qui a pu motiver ses collègues de l'Assemblée nationale à revenir sur l'adoption du 8 avril. Il regrette que ces députés aient attendu « le tout dernier moment avant de procéder à la promulgation de la loi ».

 

 

"Mais de quoi peuvent-ils avoir bien peur ?" s'interroge-t-il.

 

 

Le Morbihannais se dit tout de même "serein quant à la décision du conseil" tout en s'étonnant  "de cet acharnement de certains parlementaires à ne pas accepter la diversité en France".

 

La République sera renforcée si elle respecte la diversité.   

Loïg-Chesnais Girard, président de la région Bretagne

 

Incompréhension également du président de la région Bretagne. Dans un courrier adressé vendredi après-midi aux députés auteurs de cette saisine, Loïg Chesnais-Girard interroge lui aussi :

"Pourquoi, aujourd’hui, avoir peur du bilinguisme précoce, ouverture vers toutes les langues du monde ?

Je n’oublie pas les mots prononcés en breton par le Général de Gaulle sur le parvis de la place de Quimper « Va c’horf zo dalc’het, med daved hoc’h nij va spered, Vel al labous, a denn askel, Nij da gaout e vreudeur a bell. » (Mon corps est retenu mais mon esprit vole vers vous, comme l’oiseau à tire-d’aile vole vers ses frères qui sont au loin).

La République sera renforcée si elle respecte la diversité.

Je vous invite à venir rencontrer en Bretagne les parents, les enseignants et les élus qui, chaque jour, puisent dans notre culture et notre identité la force de faire société ensemble. »

                                                                                                                    

 

 

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