Ce mercredi, lors du bilan du premier plan de lutte contre les algues vertes, le nouveau plan pour la période 2017-2021 sera présenté à Rennes. Une lutte contre les marées vertes qui passe une fois de plus par un aménagement des pratiques agricoles. Exemple dans le Trégor.
Les algues vertes ont fait un retour prématuré cette année. Le ramassage a commencé depuis le mois d'avril dans le cadre du Plan de lutte contre les algues vertes. Et c'est massivement que ces ulves nauséabondes et polluantes ont envahi cette année le littoral breton. En baie de Saint-Brieuc, quatre plages d'Hillion ont du être fermées quelques jours fin juin par arrêté municipal pour risque sanitaire et par "l’impossibilité technique de collecter les algues".
L'année dernière, 25 000 m3 d'algues ont été ramassées sur les plages du Trégor. A l'origine de ces échouages importants, les taux de nitrates dans les cours d'eau. Des nitrates qui favorisent la prolifération des algues vertes. Et pourtant, les cours d'eau qui se jettent dans cette baie ont des taux de nitrates de 25 mg par litre d'eau, tout à fait conformes à la réglementation européenne. Le second plan de lutte 2017-2021 devrait prévoir une concentration moyenne de nitrates en baisse. "Les modélisations préconisent de descendre à des concentrations autour des 15 mg pour limiter fortement la prolifération des algues et donc diminuer les fuites d'azote sous les parcelles" explique Sylvain Ballu, responsable du suivi des marées vertes au Centre d'étude et de valorisation des algues (CEVA).
Lors du plan 2010-2017, sur les 8 bassins versants bordant les zones littorales les plus fragiles des Côtes d'Armor et du Finistère, un arsenal de mesures avait été décrété pour inciter les agriculteurs à modifier leurs méthodes de cultures et d'élevage. Il s'agissait de limiter l'utilisation d'azote et le ruissellement des nitrates.
Des efforts des agriculteurs ... à renouveler
Pourtant, dans la baie de La Lieue de la Grève près de Lannion, 75% des agriculteurs sont déjà engagés dans la lutte contre les algues vertes en réduisant leur apport en azote. Jean-Marc Lohier, éleveur laitier à Lanvellec a ainsi réduit son cheptel (de 60 à 45 vaches) et augmenté sa surface de pâturage.Les agriculteurs sont prêts à prolonger leurs efforts et aménager de nouveau leurs pratiques agricoles. Mais pour cela, ils demandent avant tout que leurs revenus n'en pâtissent pas.
L'une des mesures préconisées par les scientifiques consiste à planter des cultures capables d'absorber les nitrates durant l'hiver. Mesure qui demande un engagement massif des agriculteurs