Ce week-end du 13 et14 mai, les joueurs de football de ligue1 et ligue 2 étaient invités à porter un maillot floqué arc-en-ciel dans le cadre d’une campagne contre l’homophobie. En Bretagne, un joueur de Guingamp a préféré déclarer forfait et les entraîneurs de Brest et Rennes ont fait part de leur scepticisme sur cette action, pour des raisons différentes.
"C’est catastrophique". Eric Roy, l’entraîneur du stade bestois, n’y va pas de main morte. Dans la foulée du succès capital face à l'AJ Auxerre au stade Francis-Le Blé (1-0), il a effectivement pointé du doigt le timing de la journée de lutte contre l'homophobie en Ligue 1, alors que son équipe se bat pour le maintien.
"Ne le fais pas dans les trois derniers matchs, où tu sais qu'il y a des matchs pour la survie des clubs", a-t-il justifié, estimant également qu'il ne s'agissait pas d'une opération "équitable".
L’intérêt sportif au-dessus de la lutte contre l’homophobie
Tous les joueurs étaient invités à porter un maillot floqué arc-en-ciel à l'occasion de la campagne annuelle contre l’homophobie, "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot".
A Toulouse qui affrontait le FC Nantes (0-0), 5 joueurs ont déclaré forfait, refusant de participer à cette campagne. Or, Nantes est un rival direct du stade brestois pour l’opération maintien.
On voit bien qu'il y a des joueurs à qui ça pose problème. Chacun a ses opinions, personnellement, ça ne me pose pas de problème. Ne le fais donc pas dans les quatre derniers matches, quand ces matches concernent la survie des clubs. Je suis pour faire des actions, c'est très bien que la Ligue s'engage, même si je pense qu'elle doit surtout s'occuper du football.
Eric Roy, entraîneur stade brestois
A Rennes, Génésio pas convaincu par une journée contre l’homophobie
L’entraîneur du Stade rennais, Bruno Génésio, n’affichait pas la même colère, après la victoire tranquille de son équipe contre Troyes 4-0. Mais le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas apporté un soutien très appuyé à la cause homosexuelle.
"Il n’y a pas de place pour les discriminations, ni dans le foot, ni dans la vie. Je pense aussi que nous sommes là pour jouer au football, c’est ça le plus important. Après chacun est libre de penser, de faire ce qu’il veut".
Moi je le répète je suis contre toutes les discriminations mais je ne suis pas certain qu’il soit nécessaire de faire une journée contre l’homophobie. Je pense qu’on a tous conscience de ça, il y a plein d’autres causes pour lesquelles on pourrait jouer toutes les semaines avec des maillots différents.
Bruno Génésio, entraîneur stade rennais
A noter qu’en Bretagne, un joueur a refusé de porter le maillot floqué arc-en ciel, et a donc déclaré forfait. Il s’agit du défenseur sénégalais de Guingamp Donatien Gomis qu n’a pas joué le match de Ligue 2 à Sochaux pour ne pas participer à la campagne.
Tristesse et colère pour un collectif contre l’homophobie dans le sport
"Cela nous inspire beaucoup de tristesse et beaucoup de colère", déclare dimanche 14 mai sur franceinfo Julien Pontes, porte-parole du collectif contre l'homophobie dans le sport Rouge Direct.
"Cette opération est inefficace, a estimé Julien Pontes, car elle est menée depuis plusieurs années et ces manifestations d'homophobie n'ont jamais été aussi graves et importantes".