Il a la réputation de mieux protéger du Covid que le simple masque chirurgical, le FFP2 est réclamé par certaines professions. Une demande croissante pour ce masque, dont la production s'accélère dans les usines spécialisées de la région, comme à Ploufragan ou à Québriac.
C'était l'un des grands paris au début de la crise sanitaire, relocaliser en France la production de masques, hautement stratégiques pour faire face à l'épidémie de Covid. Des entreprises ont émergé depuis. Des unités de production en capacité de fabriquer 40 à 50 millions de masques FFP2 par semaine selon le président du syndicat des fabricants français de masques.
Avec la flambée du variant Omicron, la demande de masques de protection contre le Covid est en plein boom, et en particulier pour les fameux masques FFP2 réputés pour faire écran au virus de manière encore plus sûre. La demande s'accroît en particulier depuis la fin de l'année 2021 et en face la production fait son possible pour y répondre.
Une production multipliée par deux
Les machines sont ultra automatisées et leur rythme s'est accéléré. 800 000 masques FFP2 sont désormais fabriqués par semaine sur deux lignes de production, dans cette entreprise basée à Ploufragan, dans les Côtes-d'Armor. C'est deux fois plus qu'avant les fêtes.
Le stock des deux millions et demi de masques FFP2 a fondu en quelques jours.
Incontestablement, la demande a bondi et elle reste soutenue aussi pour les masques chirurgicaux. Pour la satisfaire, les effectifs de l'entreprise M3 Sanitrade ont été renforcés et des intérimaires formés.
Depuis quelques semaines, la fin de l'année et jusqu'à aujourd'hui, on a un pic de commande sur les masques FFP2 !
Nicolas Bougault, directeur de production M3 Sanitrade
La société fournit essentiellement les établissements hospitaliers, mais aussi de plus en plus des entreprises du secteur de l'agro-alimentaire en particulier. "Des entreprises qui veulent se protéger encore plus qu'habituellement, face au variant Omicron" constate encore le directeur de production "Des clients, qui commandaient auparavant des masques chirurgicaux et qui complètent la commande avec du masque FFP2".
Cadences plus fortes et recrutements
L’entreprise MPTech de Québriac, en Ille-et-Vilaine, est un autre site breton de production de ces masques. Pour répondre à cette nouvelle demande, les cadences de production ont également dû s'intensifier. Les amplitudes horaires de l'usine se sont élargies, pour une fabrication en 3x8, du lundi au samedi. Là encore, il y a eu des recrutements.
Depuis novembre, les lignes de production de masques chirurgicaux tournent fortement. Celle dédiée aux FFP2 turbine quasi au maximum depuis la fin du mois de décembre.
40 000 masques FFP2 sortent quotidiennement de l'entreprise à destination des pharmacies, grande distribution, entreprises et particuliers.
Mais pas question de s'emballer pour autant, "Il faut savoir raison garder, relativise Pascal Lecointe, PDG de MP Tec, si nous pouvons contractualiser avec des hôpitaux, nous investirons bien-sûr. Si c'est un épiphénomène, nous continuerons à produire des FFP2. Mais on a quand même une grosse production de masques chirurgicaux depuis un an, qui permettent aussi de protéger les gens."
Ces deux entreprises font le constat d'un appétit croissant des clients pour le fabriqué en France. De quoi être plutôt confiant pour l'avenir face à la concurrence asiatique. Confiant pour développer l'activité et décrocher de nouveaux marchés.