Air Breizh vient de publier ces dernières analyses de l'air. Les indices ne sont pas bons, alors que le confinement a été mis en place. Comment expliquer cette situation ?
Air Breizh publie ce 27 mars, les mesures de la qualité de l'air en Bretagne. "Elles sont mauvaises" résume Gaël Lefeuvre, président de l'association. Sur une échelle de 1 à 10, plusieurs villes de la région sont en effet dans le orange (moyen à médiocre) et d'autres carrément dans le rouge (mauvais à très mauvais) comme Saint-Brieuc, Saint-Malo, Brest.
Bulletin de l'air du 27/03/2020 pour la région Bretagne.
— Air Breizh (@Air_Breizh) March 27, 2020
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Le confinement pouvait laisser présager une meilleure qualité de l'air, avec une diminution de la circulation routière liée aux restrictions de déplacements. Dans d'autres régions ou ville, le changement est significatif comme à Paris qui voit sa qualité de l'air nettement améliorée. Il n'en est rien en Bretagne...
En Bretagne, épandage et chauffage pointés du doigt
Gaël Lefeuvre livre plusieurs constats. "Le dioxyde d'azote a baissé, mais pas les particules fines, explique-t-il. Cela grimpe parce qu'on est en période d'activité agricole, avec les épandages. Et comme il fait encore frais la nuit aussi, les gens continuent de chauffer."
Il souligne que la météo des dernières semaines représente un facteur défavorable à la dispersion des polluants, dans l'atmosphère, comme les particules fines. Le vent n'a pas soufflé. "Dimanche prochain, cela devrait aller mieux, il y aura plus de vent."
Il rappelle également que le printemps est souvent synonyme de pics de pollution. En 2019, plusieurs ont eu lieu à cette même période.
Confinement : bien penser à aérer chez soi
Les pneumologues soulignent l'importance de la pollution intérieure, aussi dangereuse que celle de l'extérieur. Faire circuler l'air, dans son logement, au moins 10 minutes par jour est encore plus indispensable en ce moment, à l'heure où nous y passons la majorité de notre temps."Il faut éviter les bougies, l'encens" conseille Gaël Lefeuvre.
La préfecture du Finistère rappelle quelques règles
Dans le Finistère, l'alerte pollution est activée jusqu'au 28 mars, minuit.
Les personnes vulnérables ou sensibles doivent rester particulièrement vigilantes face à cette pollution :
- en cas de gêne respiratoire ou cardiaque, prenez conseil auprès d'un professionnel de santé ;
- privilégiez des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d'effort ;
- privilégiez les activités modérées, réduisez, voire reportez, les activités physiques (qui obligent à respirer par la bouche), et évitez les zones à trafic routier ;
- prenez conseil auprès de votre médecin pour savoir si votre traitement médical doit être adapté le cas échéant.
Il est recommandé à tous de :
- suspendre l’utilisation d’appareils de combustion de biomasse non-performants ou groupes électrogènes ;
- éviter l’utilisation, en chauffage d’agrément, des cheminées à foyers ouverts ou des poêles et inserts anciens ;
- reporter les travaux d’entretien ou de nettoyage effectué avec des outils non électriques (tondeuses, taille-haie…) ;
- maîtriser la température de votre logement ou de votre lieu de travail.
La vitesse de circulation doit être diminuée. Jusqu’à samedi 28 mars minuit, la vitesse maximale autorisée sur les 2 × 2 voies est abaissée de 20 km/h : 90 km/h au lieu de 110.
Il est interdit de brûler à l'air libre ses déchets verts, comme l'ensemble de ses déchets ménagers. Le contrevenant encourt une amende de 450 €. Si ses voisins sont incommodés par les odeurs, ils peuvent par ailleurs engager sa responsabilité pour nuisances olfactives.
De la même manière, déposer des déchets de façon sauvage (devant une déchetterie, sur un chemin, à l’entrée d’un bois, etc.) est également puni d’une contravention pouvant aller jusqu’à 450 €.