La préfecture des Côtes-d'Armor a annoncé, ce mardi 13 décembre, la mise en place du dispositif "grand froid". Le niveau 1 est déclenché et permet notamment l'ouverture de places en plus dans les centres d'hébergement, en cas de saturation. Malgré le froid, les autres départements bretons s'adaptent sans déclencher de mesures supplémentaires.
Face à la "baisse sensible des températures pour les prochains jours", la préfecture des Côtes-d'Armor a décidé de déclencher le niveau 1 du dispositif grand froid à partir de ce mardi 13 décembre. Météo France annonce des températures ressenties de -5°C.
La mise en place de ce plan hivernal permet l'ouverture de 11 places d'hébergement supplémentaires en cas de saturation des 245 déjà disponibles. Le plan inclut également "une vigilance accrue de l'ensemble des partenaires et des équipes du 115", numéro national d'urgence du Samu social.
Dans les Côtes-d'Armor, les maraudes sont intensifiées à une par jour avec la Croix-Rouge, indique encore la préfecture.
1.200 personnes hébergées en Ille-et-Vilaine
Les critères de passage en plan grand froid restent à l'appréciation de chaque préfecture. Celle d'Ille-et-Vilaine a, de son côté, communiqué vendredi 9 décembre. Les températures n'ont toutefois pas atteint les seuils de déclenchement du plan grand froid.
Pour contrer les températures négatives, l'autorité préfectorale a annoncé une extension temporaire des horaires d'accueil dans les centres d'hébergement ainsi qu'un renforcement des maraudes sur Rennes, Fougères et Saint-Malo.
Pourtant, selon les acteurs de l'hébergement d'urgence, le plan grand froid aurait mérité d'être déclenché en Ille-et-Vilaine.
Le Service intégré de l'accueil et de l'orientation (SIAO) du département héberge 1.200 personnes. "Nous n'avons plus de places disponibles, déplore la directrice Sophie Randuineau. Il y a énormément de famille en demande. Chaque jour, c'est une centaine de personne qui sont refusées. Cela peut monter à 150". Sans décision préfectorale, elle ne peut pas bénéficier de places d'hébergement supplémentaires.
"Les personnes sont plus impatientes"
La SIAO demande des logements d'urgence pérennisés. "En hiver, la demande est équivalente à celle de l'été, souligne Sophie Randuineau. Aujourd'hui, les appels sont plus difficiles et tendus. Les personnes sont plus impatientes et ne comprennent pas qu'on ne trouve pas de solution pour les loger. C'est plus difficile de vivre dehors dans la précarité et sans chauffage."
Le non-déclenchement du plan grand froid en Ille-et-Vilaine est "difficilement entendable" pour Dominique Djuricic, directrice depuis quatre ans du foyer Saint-Benoît-Labre à Rennes.
Elle accueille 80 personnes dans son établissement. Jusqu'à la fin de semaine, "nous restons ouverts jours et nuits." D'ordinaire, le foyer ferme ses portes entre 8h et 18 h 30. "Cela nous coûte plus cher que ce que nous paye l'État " dit-elle. À cause du froid, elle ne veut pas mettre les personnes à la rue.
La Croix-Rouge de Rennes tente de s'adapter notamment sur les maraudes depuis vendredi. "Nous essayons de renforcer les dispositifs habituels. En temps normal, nous sommes à une maraude tous les soirs et deux par semaine dans l'après-midi. Nous en avons rajouté deux la journée en semaine" détaille Ludivine Boudet, coordinatrice de l'unité rennaise.
Les distributions alimentaires profitent à 50 voire 150 bénéficiaires. Sur le terrain, cette année, les bénévoles voient aussi un nouveau public, notamment les personnes en situation de précarité énergétique. Certaines demandent des couvertures lors des maraudes.
Météo France a placé le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine et les Côtes-d'Armor en vigilance orange neige-verglas pour le journée de mercredi 14 décembre.