C'est ce lundi matin que débute l'évacuation de la "Jungle" de Calais. Près de 7 000 migrants vont ainsi prendre place dans des cars à destination de centres d'accueil aux quatre coins de l'Hexagone. La Bretagne en recevra 600. Les premiers arriveront à Cancale en fin de journée.
La "Jungle" de Calais, le plus grand bidonville de France, vit ses dernières heures avant le début lundi de son évacuation qui devrait durer toute la semaine. Sur ce site immense d'une dizaine d'hectares, s'entassent entre 6 400 et 8 100 personnes selon les comptages.
Mi-septembre, le gouvernement annonçait qu'il allait faire émerger d'ici à la fin de l'année plus de 12 000 places dans des Centres d'Accueil et d'Orientation (CAO). Odile Grellet, la directrice d'unité territoriale Coallia (qui gère certains de ces CAO : ndlr) de l'Ille-et-Vilaine et des Côtes-d'Armor nous expliquait en septembre ainsi la raison d'être de ces structures d'accueil "Des centres de répit où les migrants peuvent se poser pour repenser leur parcours et demander l'asile en France. Ils ont un hébergement, un accès aux soins et un accompagnement social et administratif".
Les premiers migrants dès ce lundi
Dès l'annonce de ce plan, il était prévu que les migrants de la Jungle de Calais et de la plaque parisienne soient répartis sur tout le territoire. La Bretagne doit ainsi augmenter sa capacité d'accueil de 160 à 760 places. La préfecture de Région Bretagne nous confirmait encore ce jour le nombre de 600 migrants attendus d'ici la fin de l'année.Le premier bus en provenance de Calais est annoncé en Ille-et-Vilaine dès ce lundi en fin d'après-midi au Centre d’Accueil et d’Orientation de Cancale. Ce centre dans l'ancien hôpital de la ville a déjà reçu 57 migrants avant l'été. La mairie s'est engagé a en accueillir à nouveau 60.
Des sites d'accueil connus au compte-goutte
Jusqu'à présent, les préfectures des quatre départements bretons ont laissé filtrer les noms de quelques communes et structures d'accueil. Mais à la question de savoir où les migrants seront accueillis, la discrétion est de mise "on nous a demandé la plus grande discrétion sur les lieux" s'entend-on répondre.Certains centres sont cependant connus depuis plusieurs semaines. Des annonces qui ont engendré des manifestations anti-migrant initiées par le Front National. A chaque fois les manifestants se retrouvent face à des contre-manifestants beaucoup plus nombreux et favorables à l'accueil des migrants comme à Trégunc (29), Trégastel (22) ou encore à Fougères (35).
Ce week-end, Gilles Pennelle, le chef de file du Front National en Bretagne a publié sur son compte Facebook une liste détaillée des communes devant accueillir des migrants. Une liste non officielle, non confirmée par la préfecture de région et dont le frontiste ne veut pas nous révéler comment il a pu l'établir. L'occasion pour le conseiller régional Front National de ressortir ses arguments sur "le trop plein d'immigrés en France" et sur les "patriotes qui refusent ces accueils forcés".
Des arguments auxquels répondent Marie-Anne Chapdelaine, députée PS de Rennes, par un devoir de recueillir ces réfugiés par solidarité. Pour Thierry Benoit, député UDI de Fougères, il faut offrir un répit à ces migrants dans ces CAO afin qu'ils puissent imaginer sereinement leur avenir en France ou ailleurs.