Depuis mars au CHU de Rennes, 337 personnes vaccinées participent à une étude sur la réponse immunitaire du vaccin. Quelle est la réponse immunitaire au vaccin contre le Covid des personnes âgées ou malades ? Peut-on mélanger différents vaccins ? Bruno Laviolle directeur du centre d'investigations clinique du CHU de Rennes répond à nos questions.
Quel est le but de cette étude ?
Cette étude a été lancée conjointement par le service maladies infectieuses émergentes de l'ANRS et l'INSERM en lien avec 37 centres hospitaliers universitaires, dont ceux de Rennes et Brest afin de connaître la production des anticorps induite par la vaccination sur des sujets contrôle / normaux et sur des sujets qui ont des pathologies, des personnes qui pourraient moins bien répondre au vaccin.
En France, 6500 personnes ont participé à cette étude dont 337 à Rennes et 150 à Brest. Quels sont les premiers constats que vous avez pu tirer ?
On commence à avoir les premiers résultats. On constate sur des résultats préliminaires que les immunodéprimés répondent très peu au vaccin et qu’il faut une 3ème dose chez eux pour voir apparaître des anticorps dirigés contre le virus.
Et les sujets très âgés répondent beaucoup moins bien et par conséquent nécessitent des nouvelles injonctions. Certaines pathologies comme le diabète, l’obésité ou des cancers peuvent également diminuer la réponse de la vaccination.
Vous avez également mené des études annexes sur le mélange des différents vaccins à ARN Moderna et Pfizer. Quels sont les résultats ?
Les résultats sont en cours de publication mais ils montrent qu’on peut mélanger Pfizer et Moderna, dans un sens ou dans l’autre. Le fait d’avoir plusieurs injections d'un même vaccin ou de l’un et l’autre, panaché, donne une protection aussi bonne.
Aujourd’hui on réduit de plus en plus le laps de temps entre les premières doses et les doses de rappel. Ca n’a pas été étudié dans le cadre de ces études que vous menez, mais quel avis vous avez là-dessus ? Est-ce logique ?
Les études internationales montrent que pour les sujets âgés ou avec des pathologies particulières, ceux qui répondent moins bien au vaccin, il est logique de rapprocher les injections. Ce qui peut expliquer les changements de recommandations des autorités de santé dans le temps, car on apprend au fur et à mesure des études.
C’est une question d’efficacité du vaccin ?
Oui et de production des anticorps par l’organisme en réponse au vaccin.
Vous ouvrez maintenant cette étude aux enfants ?
En effet, comme la vaccination a été ouverte aux enfants, la même étude s’est ouverte pour une population pédiatrique. Avec des sujets contrôles / normaux et des enfants qui ont des pathologies particulières diabète, obésité, cancer par exemple, pour lesquels on veut savoir s’ils répondent bien au vaccin. Nous cherchons encore des enfants pour participer à cette étude.