L’écouvillon dans le nez est devenu une habitude. Mais entre PCR, antigénique et autotest, quel test de dépistage choisir ? Vous nous avez envoyé de nombreuses questions. #Onvousrépond
Les nouvelles consignes sanitaires évoluent de jour en jour. Mais une chose ne change pas : nous avons besoin de nous tester, ou faire tester. Mais entre les tests PCR, antigénique ou autotest, difficile de s’y retrouver. Suite à vos nombreuses questions via #OnVousRépond, on fait le point.
Quel test et à quel moment quand on est cas contact ?
Comme Patrick, qui nous écrit depuis le Gard (Occitanie), vous êtes nombreux à vous demander quel est le meilleur moment pour se faire tester : "Si on effectue un test antigénique trop tôt, le risque n'est-il pas que le résultat soit négatif même si on est porteur du virus ?"
Dès que vous apprenez être cas contact d'une personne positive, n'attendez pas pour vous faire dépister. D'après les dernières recommandations du gouvernement, toute personne qui apprend être cas contact doit effectuer un test PCR ou antigénique le jour-même. Pas d'autotest, donc.
Les personnes bénéficiant d’un schéma vaccinal complet n'ont plus besoin de s'isoler si ce premier test est négatif.
Le risque mentionné par Patrick est qu'un malade prélevé trop tôt aura un résultat négatif, car sa charge virale sera trop faible. C'est pour cette raison que le gouvernement recommande, toujours pour les personnes au schéma vaccinal complet, un autotest au deuxième jour puis au quatrième jour après le dernier contact avec la personne positive.
Quel test pour sortir d’un isolement ?
Le test à effectuer au bout du cinquième jour d'isolement pour les personnes vaccinées, ou septième jour pour les personnes non vaccinés et dont le schéma vaccinal est incomplet, doit être un test PCR ou antigénique. S’il s’avère négatif, l’isolement prend fin.
Vous hésitez encore entre PCR et antigénique ? “Le PCR est plus précis puisqu’il permet de décrypter le génome du virus présent dans l’organisme”, rappelle Madame Dang-Trung, pharmacienne dans le 12ème arrondissement de Paris. “Dans tous les cas, le test PCR et le test antigénique sont équivalents et bien plus efficaces que l'autotest pour retourner au travail sans contaminer les collègues”.
Que faire avec un test négatif puis positif quelques heures après, ou inversement ?
Pour beaucoup d'entre vous, comme Sylvie dans les Yvelines (Île-de-France), difficile d'interpréter deux diagnostics différents en quelques heures : "Nous avons effectué un test PCR le matin. En attendant les résultats, nous avons fait un autotest dans l'après-midi qui s'est révélé négatif. A 20 heures, les résultats du test PCR sont tombés : ils étaient étaient positifs !"
En cas de doute sur la fiabilité d'un résultat, les professionnels de santé conseillent de refaire un troisième test, PCR ou antigénique, et de prendre en compte ce dernier résultat. "Un résultat peut vite différer selon qu'on est en début ou en fin d'infection", détaille la pharmacienne.
PCR versus antigénique : quelle différence ?
Considéré comme test de référence en matière de détection du Covid-19, le test RT-PCR s’effectue en laboratoire et recherche la présence de l’ARN du virus. Il permet de repérer l’infection à un stade plus précoce que d’autres tests, dont le test antigénique rapide.
Le test antigénique peut être réalisé par un professionnel de santé (pharmacien, infirmier, etc.) Le résultat est obtenu en quelques minutes et permet le diagnostic précoce d’une personne atteinte par le Covid-19 dès la phase aiguë.
Quelles marges d’erreurs ?
La fiabilité des tests PCR est estimée à 90 %, selon les dernières études. Il y a donc une probabilité de faux résultats, positifs ou négatifs, de 10 %. En ce qui concerne le test antigénique, celui-ci est soumis à une règle pour sa commercialisation en France : il doit présenter "une sensibilité supérieure ou égale à 80% (...) et une spécificité supérieure ou égale à 99%”, d'après un avis de la Haute autorité de santé en septembre 2020. Autrement dit, cela correspond à un risque de 1 sur 5 de faux négatifs et à un risque de 1 sur 100 de faux positifs.
Globalement moins sensible que le test PCR, le test antigénique reste recommandé par la Haute Autorité de Santé pour les personnes symptomatiques depuis moins de 5 jours. L’efficacité de ces deux tests dépend de l’état de la personne, comme l’explique cette pharmacienne du 12ème arrondissement de Paris. “Je recommande l’antigénique si on a des symptômes car il détecte le virus quand il est en forte quantité”, détaille Madame Dang-Trung. “Sans symptôme, il vaut mieux faire un test PCR : il peut détecter le virus même s’il est en très faible quantité.”
Quelle fiabilité pour l’autotest ?
Plusieurs de vos interrogations reposent sur la fiabilité de l'autotest, autre test antigénique rapide déployé en France. S'il connaît un fort succès pour sa simplicité d’accès, il permet surtout de se rassurer et de rassurer ses proches lorsqu’on est asymptomatique. Comme son nom l’indique, il fonctionne par un prélèvement à effectuer soi-même. Le risque d’erreur au moment de la manipulation est donc plus important.
Selon la Haute Autorité de santé, les autotests détectent la présence du Covid-19 dans 80 % des cas chez les personnes malades symptomatiques lorsqu'il est bien utilisé. Le point faible de l'autotest reste la détection du virus sur les personnes asymptomatiques. D'après une étude de chercheurs suisses, la fiabilité n'est plus que de 44% seulement pour les asymptomatiques.
Un chiffre qui n’étonne pas les professionnels de santé. “C’est juste un test nasal, vous allez à deux ou trois centimètres dans la narine”, commente Madame Dang-Trung. “Un test PCR et antigénique est un prélèvement nasopharyngé. Là, on va vraiment à dix centimètres, au carrefour avec le pharynx.”