Christophe Pélissier l’entraîneur du FC Lorient est mitigé. Premiers de Ligue 2 à l'issue de la 28ème journée de championnat, les Merlus terminent en tête de classement d'une saison 2019/2020 inachevée. Les voilà promus en Ligue 1 l'an prochain. Un montée méritée mais confinée.
Après 3 ans dans l'antichambre, les Merlus vont donc retrouver l'élite : la Ligue 1. Un championnat dans lequel ils joueront notamment contre le PSG, l'Olympique de Marseille... mais aussi leurs voisins bretons : le Stade Rennais et le Stade Brestois ! Des derbys dont raffolent notamment les supporters. Christophe Pélissier, l'entraîneur peut être fier de cette montée, mais il est surtout mitigé : "Mon sentiment depuis hier est un petit peu partagé, reconnaît-il. Il y a la joie d'être champion et de monter en Ligue 1 mais les circonstances sont particulières..."
Montée statistiquement méritée
Cette saison, le championnat de Ligue 2 s'arrête en effet à la 28ème journée, par une défaite lorientaise (1-0) face à Ajaccio. La crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus a obligé tout le monde à se confiner. La montée a évidemment un goût d'inachevé, mais l'entraîneur apprécie aussi la qualité du travail effectué. "Il y a quand même une grosse satisfaction, parce que sur le plan sportif, sur 28 journées, on a été 22 fois leader ! Et une seule fois, on est sorti des deux premières places synonymes de montée... Statistiques à l'appui "s'il y a un club qui l'a méritée, c'est nous !"
Si la montée est justifiée, elle se fait donc, pour l'instant, sans festivités, sauf par écrans interposés avec le staff et les joueurs :
Il me tarde de la fêter avec notre public, ça voudra dire que le monde sera à nouveau accueilli dans les stades et qu'on aura un peu gagné du terrain sur ce virus.
L'entraîneur du FC Lorient est évidemment content : les Merlus joueront en Ligue 1 l'an prochain, mais c'est une montée "confinée" obtenue en partie, sur papier.
Sept montées au compteur
Arrivé au club l'an dernier, Christophe Pélissier n'entraîne les Merlus que depuis dix mois.
Des montées, il en a déjà connu plusieurs avec Revel, Luzenac, Amiens... Sept au total. En choisissant en 2019 de quitter Amiens (et donc la Ligue 1) pour rejoindre Lorient, il a fait un pari, aujourd'hui réussi : "Là [ndlr : contrairement à Amiens ou Luzenac avant leurs montées] j'arrivais dans un club favori avec cinq ou six autres, il fallait être dans les deux premiers, c'était un challenge, on a su le relever dès la première année, en plus en finissant champion !"
En quittant Amiens et la Ligue 1, l'entraîneur a accepté de relever un défi : faire remonter Lorient. Défi relevé en dix mois seulement.
À quand et comment la reprise ?
Confinés, comme tout le monde depuis mi-mars, les joueurs lorientais ne savent pas quand est-ce qu'ils vont rechausser les crampons. Quand est-ce que les entraînements reprendront ? Comment ? Quand est-ce que la saison prochaine commencera ? Dans quelles conditions ?
Les questions sont nombreuses aussi concernant l'effectif qui évoluera en Ligue 1 l'an prochain, avec le maillot du FC Lorient. L'entraîneur avoue avoir commencé à y réfléchir, mais tout est maintenant suspendu, avec ce coronavirus. "On n'a pas attendu pour préparer l'avenir, on a défini dès janvier des profils, maintenant il faut finaliser... C'est plus du tout la même donne !"
La crise en effet est passée par là, elle aura un impact sur de nombreux secteurs, notamment le football. Quel sera le budget des clubs ? Le poids des partenaires ? "Tous les clubs vont être impactés sur le plan économique. J'attends de voir en début de semaine, avec le président, le directeur sportif, directeur général, comment on va pouvoir s'organiser sur le mercato."
L'entraîneur lorientais avait commencé à repérer les joueurs qu'il aimerait voir dans le prochain groupe du FCL. Aujourd'hui, mercato, budget, partenaires... "la donne n'est plus la même".
Revue des troupes
En attendant, il faut encore patienter, relativiser. Ce confinement, on le vit tous différemment. Certains des joueurs vivent en appartement, d'autres sont parents et se posent des questions pour l'avenir et leurs enfants.
"Je crois qu'avec le staff médical, on mesurera tout ça. On en entoure en les ayant au téléphone à tour de rôle, mais quand on sortira, il faudra faire un bilan médical et psychologique pour voir comment tout le monde a vécu ça. C'est sûr que ce n'est pas anodin."
Le confinement a un impact sur tout le staff. Christophe Pélissier pense qu'il faudra faire un point.