Un quadragénaire allemand est suspecté d'avoir pris part à un vol de véhicules dans une concession Toyota de Pluneret, près d'Auray dans le Morbihan. La bande a volé neuf véhicules en une nuit. Le mis en cause va rester en prison sur décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention, ce vendredi 22 mars 2024, un quadragénaire allemand accusé d'avoir participé à un vol de voitures dans une concession automobile de Pluneret (Morbihan) dans la nuit du 14 au 15 août 2018, occasionnant un préjudice de 300 000 €.
Ils volent des véhicules grâce à un boîtier de démarrage
Cette nuit-là, "un groupe criminel organisé" avait précisément volé neuf véhicules dans cette concession Toyota : "plusieurs individus" étaient entrés "sans effraction" dans la concession et avaient démarré les voitures à l'aide de "boîtiers de démarrage", suppose désormais la juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes en charge de l'affaire.
Des véhicules volés puis envoyés en Pologne pour être maquillés et stockés puis ré-immatriculés en Ukraine.
juge d'instruction en charge du dossier
Des conducteurs "seuls à bord" des véhicules volés avaient ensuite été "photographiés" par les caméras de vidéosurveillance, notamment à une station-service de Mondevert, près de Vitré (Ille-et-Vilaine). La JIRS de Rennes a pu établir que les véhicules avaient été "remontés en Pologne" pour être "maquillés", "stockés" et être ensuite "ré-immatriculés en Ukraine".
Selon la magistrate en charge de l'affaire, les enquêteurs avaient pu suivre certains d'entre eux, retrouvés "en direction de la Belgique", mais leur trace avait ensuite été perdue. Une "coopération européenne" a permis d'identifier un groupe d'individus "recherchés en Allemagne" pour des vols. Dans ce cadre, le mis en cause, qui vit à Hambourg (Allemagne) "depuis vingt ans", a été identifié, ainsi que d'autres hommes, dont le "leader" d'origine ukrainienne.
Remis à la France
Vladimir, 42 ans, aurait pour sa part été "recruté" pour "ses compétences" : il est en fait capable de "démarrer des voitures" à l'aide d'un "boîtier encodé" et de "créer des clés" pour pouvoir ensuite les utiliser, et donc les revendre.
Cet homme d'origine kazakhe, déjà condamné deux fois en Allemagne, a donc fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen : il a été interpellé puis remis aux autorités françaises le 12 octobre 2023.
Mais il souhaite "exécuter sa peine éventuelle" en Allemagne et demandait sa remise en liberté avant son procès. Son avocat a fait savoir qu'il contestait "l'existence d'indices graves et concordants" ayant fondé la décision de placement en détention. Les enquêteurs avaient d'ailleurs eux-mêmes indiqué qu'ils ne pouvaient pas être "affirmatifs" sur l'identité des individus présents sur les "photos" versées au dossier et leur "ressemblance" avec le mis en cause.
Il y a erreur sur la personne.
Maître Maxime TexierAvocat du mis en cause
De plus, "aucune pièce du dossier ne permet de lui imputer l'utilisation d'une ligne téléphonique en France", avait plaidé Me Maxime Texier. Pour lui, "il y a erreur sur la personne", alors que son client est "parfaitement inséré socialement".
Mais pour l'avocate générale, "aucun élément nouveau ne vient mettre à néant les indices graves et concordants" retenus dans ce dossier de criminalité organisée à l'échelle européenne, usant de "moyens techniques tout à fait particuliers".
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est rangée à son avis et le quadragénaire reste, pour l'heure, incarcéré.
Avec PressPepper.