Coupe de l'America : construit à Vannes, le bateau du défi français se dévoile enfin à Barcelone

C'est une étape importante qui était très attendue par les équipes du Défi français. Ce samedi 25 mai, à l’occasion d’un test de mâtage à Barcelone, l’AC75 de l’équipe Orient Express Racing Team a révélé pour la première fois ses formes et ses couleurs au petit jour. Un navire ultra-rapide et ultra-technologique construit au chantier Multiplast à Vannes.

Tenu secret et à l'abri des regards pendant plusieurs mois, il se révèle enfin au grand jour. Ce samedi 25 mai, l’AC75 du défi français a été dévoilé pour la première fois à Barcelone, en Espagne.

C'est un pas de plus pour un projet porté par deux hommes, Stephan Kandler, patron du défi français et Bruno Dubois, directeur général, qui rêvent d’offrir à la France et à leur club support, la Société Nautique de Saint-Tropez, le plus vieux Trophée sportif au monde, l'America's Cup, dont la 37ème édition aura lieu du 22 août au 27 octobre 2024 à Barcelone.

Neuf mois de construction 

C’est un voilier qui ne ressemble à aucun autre, comme l'explique sur le site de l'Orient express racing team, Antoine Carraz, le directeur technique. C'est lui le chef d’orchestre qui a œuvré au suivi de la construction, entouré d’une équipe de 65 personnes.  

Après la réception des plans néo-zélandais et quelques petites modifications, la construction de l’AC75 les a occupé pendant sept mois (de septembre 2023 à fin mars 2024).

Antoine Carraz revient en détail sur les contours des 9 derniers mois. "Plus de 65 personnes - 15 membres de l’équipe et 50 collaborateurs du chantier - ont travaillé 6 jours sur 7, de 6h à 22h, en faisant les 2x8 au cœur du chantier Multiplast à Vannes", confie le directeur technique. "Une véritable co-construction entre leurs équipes et les nôtres. La planification des ressources humaines a été un enjeu de taille afin de rester dans les temps que nous nous étions fixés. Au final, la construction s’est terminée avec une semaine d’avance !"

46 000 heures de travail

La construction de ce bateau a requis 46 000 heures de travail, marquées par trois grandes phases : la construction de la coque, du pont et des structures internes, l’assemblage de la structure et le ponçage.

Dans le même temps, il a fallu fabriquer le mât et les foils, d’innombrables petites pièces. Un vrai travail d’orfèvre sur certains éléments. "La complexité de cette construction a résidé aussi dans la mise en œuvre de matières High-Tech nouvelles, type le nid d’abeille en aluminium très léger mais assez difficile à travailler", explique Antoine Carraz.

De Vannes à Barcelone

Afin de réunir l’équipe Orient Express Racing Team, la préparation de l'AC75 s'est terminée à Barcelone au sein de la base française. "Un convoi exceptionnel de cinq jours a sillonné les routes nationales. Puis dès l’arrivée en Catalogne le 6 avril dernier, ce sont les départements de l'hydraulique, électricité et mécatronique, qui ont investi le bateau pour la pose des câbles, batteries, vérins et autres systèmes", détaille Antoine Carraz. "Un travail là aussi de précision qui a nécessité quasiment sept semaines."

Notre AC75 est équipé de plus de 200 capteurs qu'il a fallu installer, des capteurs qui font remonter les datas à terre ou au bateau des coachs. Des outils indispensables à la performance.

Antoine Carraz

Directeur technique de l'Orient Express Racing Team

Les premières navigations prévues début juin

Désormais, la phase de mise en service des différentes parties du bateau a débuté "Nous allons procéder sous peu à la mise à l’eau pour effectuer le test tracté sans voile et, enfin, viendra le temps de la première navigation sous voile début juin très probablement," annonce Antoine Carraz. 

Pour le skipper et pilote du bateau, le Morbihannais Quentin Delapierre, ce fut un moment très spécial. "Notre bateau est magnifique. L’équipe d'Antoine Carraz a très bien bossé. C’était dans le rush avec pas mal de choses à gérer. Le bateau sort parfait de sa tente !"

L'équipage a désormais hâte de le tester et de commencer les entraînements. Ils se sont  entraînés sur des simulateurs pendant des semaines. "Nous n'avons qu’une envie, c'est de le mettre sur ses foils la semaine prochaine. Nous avons bien travaillé sur le simulateur", confie Quentin Delapierre. "Nous avons progressé dans l'apprentissage de la mise en œuvre d'un tel monocoque. Bien sûr, nous sommes les moins expérimentés sur le papier. Mais, il nous reste du temps d'entraînements que nous allons mettre à profit jusqu'au 22 août prochain !"

100 Km/h de moyenne sur l'eau

Avec ses deux grands foils de chaque côté de la coque, l’AC75 (parce qu’il mesure 75 pieds, 23 mètres environ) aux couleurs du défi français ressemblera à une sorte d’insecte marchant sur l’eau. Ou plutôt un insecte volant au-dessus de l’eau. 

"En moyenne, quand il y a du vent, on va être au-dessus des 100 km/h et on va toucher les 110-115 km/h, confiait Quentin Delapierre à Jérôme Val début avril. "On va aller à des vitesses qu’on ne connaît pas et on n’est pas beaucoup de marins à naviguer aussi vite. On se sent privilégié." 

La précédente Coupe de l’America en 2021 (remportée par la Nouvelle-Zélande à Auckland) avait marqué le retour des monocoques dans la compétition. Des bateaux sans quille qui volent pendant 100 % de la course. La 37ème édition a conservé le même principe en poussant encore plus loin la technologie.

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