Les projets souvent divisent. Illustration encore à Pluvigner, dans le Morbihan où les uns défendent l'intérêt d'ouvrir un centre commercial, là où d'autres privilégient les commerces de proximité et la biodiversité. Manifestation et décision de justice sont prévus ce mercredi 5 juin.
Tous les jours, camions et tracteurs défilent : "C'est un véritable balai ! Près de 50 par jour..." déplore Sébastien Trouillard.
Cet habitant de Pluvigner vit à quelques mètres du chantier du futur centre commercial. Il fait partie de ses fervents opposants : "Ça fait quatre ans que les gens se battent contre cette zone commerciale dont on n'a pas besoin, et puis il y a des espèces menacées sur ces terrains !..."
Concurrence et biodiversité
Le projet de centre commercial est loin de faire l'unanimité dans cette commune de 7.500 habitants, située entre Vannes et Lorient.
Une association s'est montée il y a quatre ans. "On sait très bien que ça tue le centre-ville, que tout va fermer !" complète une autre membre de l'association PARé.
L'association a donc saisi le tribunal. Une demande en référé a été déposée. Elle accuse la mairie d'avoir validé le lancement des travaux, alors qu'une dérogation environnementale aurait été nécessaire. "Heureusement les batailles ne sont jamais perdues, sinon, on ne serait pas là. On continue, on est là pour montrer qu'il y a d'autres solutions" enchaîne le co-président.
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Dans le centre bourg, certains habitants sont favorables au projet. Mais des commerçants craignent de voir leur chiffre d'affaires diminuer. Nicolas Gouëllo est traiteur. Il a ouvert sa boucherie, il n'y a que quelques mois : "On est tous liés les uns aux autres ! Si un commerce, deux commerces, trois commerces finissent par fermer, ce n'est plus attractif pour les habitants..."
Bras de fer
De son côté, la maire affirme qu'aucun commerce ne sera menacé, bien au contraire : "Les magasins du centre-ville ne sont pas ceux qui seront sur la zone de Bodevéno, tente de rassurer Diane Hingray. Ce seront des commerces qui n'existent pas aujourd'hui sur Pluvigner. Notre logique, à nous, c'est justement d'éviter que les futurs clients aillent à Auray chercher ce qu'ils ne trouvent pas à Pluvigner."
Quelle tournure prendra ce bras de fer ? Mercredi, le tribunal dira si oui ou non, les travaux doivent être suspendus, faute de dérogation environnementale. C'est ce mercredi 5 juin précisément, que les opposants appellent à manifester, dès 18h30 avec une vélorution, avant de se retrouver à 19h devant la mairie.
V. Chopin avec B. Garguy-Chartier