Magasins de vêtements ou de décoration, librairies... Exceptionnellement, les commerces non alimentaires pourront ouvrir leurs portes ce dimanche 9 juillet. Une mesure pour soutenir l'activité économique après des semaines de manifestations puis des soirées d'émeutes. Mais les commerçants regrettent qu'elle n'ait été annoncée par les Préfectures que ce vendredi soir. À Rennes, peu d'entre eux prévoient d'ouvrir.
Dans le centre-ville de Rennes, les panneaux de bois OSB mis en place pour protégéer les vitrines, sont peu à peu retirés. Mais les clients manquent toujours à l'appel, observent les commerçants que nous avons contactés.
Le centre-ville vidé les jours de manifestation
"C'est déjà le début des vacances, on sent que la clientèle a déjà quitté la ville", assure Thomas Dédelot, gérant de la boutique "A Victor Hugo", spécialisée dans le prêt-à-porter masculin.
Une désertion entamée dès le mois de mars. "Chaque samedi de manifestation vidait les rues commerçantes", se remémore le commerçant. Face aux débordements en marge des mobilisations contre le projet de loi sur les retraites, il a dû fermer ses portes le midi à cinq reprises ainsi qu'une journée entière.
Autorisation d'ouverture exceptionnelle ce dimanche
Résultat, une perte de chiffre d’affaires de 60 % sur le mois de mars comparé à l'année précédente. "Même si on est plutôt en avance sur notre chiffre par rapport aux années pré-covid", tempère le propriétaire. "Mais la perte de mars est irrattrapable pour nous."
Pour compenser cette baisse d'activité, le gouvernement a exceptionnellement autorisé les commerces non alimentaires à prolonger la période des soldes de deux semaines et à ouvrir leurs portes ce dimanche 9 juillet. Les préfectures d'Ille-et-Vilaines et du Morbihan ont publié des arrêtés en ce sens hier. Celles des Côtes d'Armor et du Finistère n'ont pas communiqué.
Une mesure déjà adoptée en 2021. Les commerces avaient déjà été autorisés à ouvrir le dimanche pour compenser les confinements de l'année précédente. Mais la mesure était loin d'avoir fait ses preuves à l'époque.
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"C'est ridicule", assène Thomas Dédelot à Rennes. "La plupart des personnes sont en vacances, il n'y a plus grand monde dans le centre-ville. Il aurait mieux valu avancer la période des soldes d'une semaine."
Même son de cloche à la boutique Chocolat Durand. Gaëtan Derrien, le propriétaire n'ouvrira pas dimanche :
"Pour avoir des salariés disponibles, il faut s'y prendre à l'avance. Et je ne suis pas certain qu'il y ait beaucoup de clients dimanche, la communication était bien trop tardive. Il aurait fallu qu'on le sache dès le milieu de semaine."
Gaëtan DerrienPropriétaire de la boutique Chocolat Durand
"Le dimanche, il faut payer double et faire récupérer les salariés. Il faudrait faire un gros chiffre d'affaire pour être rentable ce jour-là."
Thomas DédelotGérant de la boutique "A Victor Hugo"
Une seule solution pour attirer à nouveau les clients cet été, selon le gérant de prêt-à-porter : " La gratuité des transports en commun le week-end et l'amélioration de l'accessibilité du centre-ville."
