Si l'édition 2023 du festival photo de La Gacilly (56) n'est pas menacée, son directeur lance un appel à la solidarité du territoire pour assurer la pérennité de l'événement. Pour cela, il appelle de ses voeux une économie circulaire vertueuse, impliquant la mobilisation des entrepreneurs locaux.
"Je m'inquiète de la pérennité du festival. Certains partenaires sont partis et d'autres ont diminué leur contribution. Même si l'édition 2023 n'est absolument pas menacée, je préfère anticiper", lance tout de go Auguste Coudray, le président du célèbre festival photo de La Gacilly, dans le Morbihan.
C'est toute la logique économique du financement de ce festival, dont le partenaire principal est le groupe Yves Rocher, que son président voudrait voir repensée : "On est un festival gratuit, un évènement qui relie la culture à l'économie. Il faut qu'il soit porté par tout le territoire, autrement dit que les acteurs économiques s'impliquent encore plus", affirme Auguste Coudray.
1 euro investi en rapporte 9
Chaque année, le festival contribue à plus de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le territoire et génère toute l'année une centaine d'ETP (équivalent temps plein). Il y a de grosses retombées économiques : 1 euro investi en rapporte 9.
Seulement voilà, la crise et l'inflation pourraient faire chavirer le modèle économique du festival. Dans un contexte où le groupe Yves Rocher fait face à une restructuration, avec la suppression de 300 postes en Europe, et notamment en France.
Pour le président du festival, le temps est venu de diversifier les partenaires sur le territoire, en mettant l'accent sur les vertus de l'économie circulaire. "Quand on voit toutes les compétences métier que l'on a en local, si on est tous solidaires, c'est une superbe opportunité pour réapprendre à travailler ensemble avec les restaurateurs, les hôteliers, les artisans et tous les entrepreneurs" plaide-t-il.
Concrètement, pour boucler l'édition 2024, "on est à la recherche de 200.000 euros. Or, les gens ne peuvent pas nous soutenir s'ils ne savent rien de nos difficultés", conclut-il.
"Donnant-donnant"
Ce fut chose faite lundi dernier : pour trouver de nouveaux mécènes, une réunion a été organisée avec un réseau d'entreprises du pays de Redon afin de les sensibiliser. Ce jeudi soir marquera une nouvelle étape dans la recherche de financements.
Emmanuel Deyres, coordinateur du réseau BNI Redon Entrepreneurs essaie de faire adhérer un maximum d'entrepreneurs à la "démarche du donnant-donnant". Lors d'un gala organisé demain soir, on va proposer à 250 entrepreneurs du territoire qui bénéficient des retombées économiques du festival de s'impliquer davantage, d'autant qu'ils y sont très attachés", ajoute-t-il.
Co-construction
Un appel est aussi lancé en parallèle aux collectivités locales et un événement entrepreneurial sera également organisé en juin prochain, autour du festival qui se tiendra du 1er juin au 1er octobre 2023.
D'ici là, les acteurs locaux seront réunis par corps de métier pour étudier les modalités de financement et les contreparties. D'autres initiatives naîtront certainement autour de ce qui s'apparente désormais à la co-construction d'un nouveau modèle économique circulaire pour le festival de La Gacilly.
