Le sénateur morbihannais Joël Labbé annonce porter plainte contre Monsanto. Comme d'autres personnalités il fait l'objet, à son insu, d'un fichage par le groupe Monsanto.
"Je ne veux pas jouer les victimes mais il y a un côté traumatisant de savoir ça. Moi petit sénateur breton, je suis fiché aussi là-bas et mal fiché, comme quelqu'un dont il faut se méfier."Sénateur écologiste du Morbihan, connu pour son engagement contre les pesticides, Joël Labbé n'en revient pas. "C'est abominable cette histoire de fichage". L'homme politique vient d'apprendre officiellement et par le groupe Bayer qu'il faisait partie de ce fichage.
Il va porter plainte. Il souhaite également que son institution, le Sénat, dénonce cette pratique et porte plainte à son tour.
Fichés à leur insu
C'est Le Monde qui en mai dernier dévoile ce fichage. Le journal a en effet eu accès à un document établi fin 2016, par un cabinet de lobbying pour l’agrochimiste américain Monsanto, en plein débat sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate.
Dans la liste, deux cents noms apparaissent : des journalistes, des hommes politiques, des scientifiques ou des personnalités avec coordonnées privées et mentions de leurs opinions sur le glyphosate.
Cette affaire pointe du doigt la collecte de données personnelles. L'article 7 de la loi informatique et libertés (LIL) établit très clairement que la collecte et le traitement de données à caractère personnel doivent "avoir reçu le consentement de la personne concernée".
La justice s'est depuis emparée de ce dossier et a ouvert une enquête tout comme la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).