Fonderie de Bretagne. Déception des salariés après la réunion avec les élus, le blocage de l'usine continue

A Caudan, les salariés n'ont pas été rassurés par la réunion qui s'est tenue ce mercredi matin avec les responsables politiques. "Ils nous disent la même chose depuis un an", a déclaré Maël Le Goff. Le blocage de l'usine se poursuit. 

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Des salariés de la Fonderie de Bretagne continuent ce mercredi 28 avril le blocage de leur usine à Caudan, dans le Morbihan, pour demander leur maintien au sein du groupe Renault, qui a mis en vente le site.

Une réunion avec le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, le maire de Lorient, Fabrice Loher, celui de Caudan, Fabrice Vély, le président de la Communauté de Communes de Quimperlé, Sébastien Miossec et les représentants du personnel s'est tenue ce mercredi matin à Lorient. Mais elle n'a pas rassuré les salariés sur leur avenir. 

"Ils nous disent la même chose depuis un an", a déclaré Maël Le Goff à la sortie de cette réunion. Le blocage continue, c'est clair et net. Les salariés n'ont plus envie de produire pour un employeur qui nous méprise et nous maltraite."

Le blocage du site, où travaillent 350 personnes, a commencé ce mardi 27 avril dans la matinée et plusieurs membres de la direction ont été retenus toute la journée dans l'usine avant d'avoir pu quitter leurs bureaux vers 22h30. 

 

"Il n'y a pas d'actes", selon Maël Le Goff

Pour Maël Le Goff, "ce n'est pas cette réunion qui va nous rassurer. Tout ce qu'on entend, ce n'est que des mauvaises nouvelles, il n'y a pas d'actes". Il a qualifié la situation d'intenable.

"La Bretagne veut garder de l'industrie" :  Loïg Chesnais-Girard


Le président PS de la Région a affirmé que "la Bretagne veut garder de l'industrie", estimant que "la production en France est indispensable". Selon lui, "Renault, s'il reste présent, doit assumer ses responsabilités et s'il trouve un partenaire doit assurer la visibilité de long terme de ce site, par des investissements et par de la commande". 
"Je ne vois pas qui pourrait oser dire qu'on peut mettre des milliards pour sauver le groupe Renault et laisser partir l'industrie. C'est pas entendable"
, a-t-il insisté.

"L'argent public ne peut pas être donné sans contrepartie", selon Fabrice Loher, maire de Lorient

Le maire de Lorient, Fabrice Loher (divers droite) a, lui, rappelé que "Renault a besoin de l'aide des collectivités locales. Ces dernières années, on a mis quelques millions d'euros. L'argent public ne peut pas être donné sans contrepartie". Il a réclamé lui aussi "un engagement ferme de Renault sur les volumes de production".

Ce mardi 27 avril dans la soirée, la direction de Renault avait condamné fermement le blocage de l'usine et assuré que "la recherche d'un repreneur suit actuellement son cours afin de maintenir les activités du site et d'assurer la pérennité des emplois".

Soutien de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

Mercredi matin, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a apporté son soutien aux salariés de la Fonderie de Bretagne, "où il y a du savoir-faire". Les fonderies "sont toutes confrontées à des constructeurs. Et les deux constructeurs français (...) refusent de donner de l'activité à ces fonderies et préfèrent envoyer l'activité à l'autre bout de l'Europe au détriment des questions économiques et des questions environnementales", a-t-il commenté sur France Inter.
Selon le numéro un de la CGT, cette situation est "complètement à l'inverse des déclarations fracassantes du gouvernement sur le besoin de relocaliser".

Les salariés de la Fonderie de Bretagne semblent déterminés à occuper l'usine sur le long terme. Ils y passeront très certainement le 1er mai. Prochain rendez-vous crucial pour l'avenir de cette usine liée à Renault depuis plus de 60 ans : le 10 mai prochain, date du CSE (comité social et économique).

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