Des "gilets jaunes libres", dont la Bretonne Jacline Mouraud, appellent à une "sortie de crise" et affichent leur souhait d'être "les porte-parole d'une colère constructive" dans une tribune publiée, au lendemain d'une journée de mobilisation marquée par une flambée de violences à Paris.
Dans ce texte, publié par le Journal du Dimanche, ce 2 décembre 2018, ces dix porte-parole autoproclamés, dont la Bretonne Jacline Mouraud à l'origine d'une vidéo virale sur la "traque aux automobilistes", condamnent "toutes les formes de violence" et se disent à la "disposition du Premier ministre pour un premier rendez-vous". "Nous sommes prêts à en discuter", a assuré dimanche matin sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
Le fiasco de la réunion de vendredi à Matignon
Depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes" il y a quinze jours, le gouvernement peine à établir le dialogue avec un mouvement sans leader ni idéologie précise. Vendredi, une réunion à Matignon avec Édouard Philippe a tourné au fiasco : seuls deux "gilets jaunes" y ont participé et l'un d'eux a rapidement quitté les lieux faute d'avoir obtenu que la rencontre soit diffusée en direct. Ceux qui ne sont pas venus, c'est "parce qu'ils ont été menacés de mort par d'autres 'Gilets jaunes'", a affirmé Benjamin Griveaux, qui a distingué au sein du mouvement des "gens sincères" et d'autres "qui ne veulent pas négocier" et "sont là pour des raisons peut-être plus politiques".Se structurer localement loin de toute radicalisation
Les signataires de l'appel, où l'on retrouve également le Toulousain Benjamin Cauchy et le Francilien Cédric Guémy, disent espérer "un accord rapide" et appellent leurs soutiens à se structurer localement "loin de toute radicalisation et en accord avec les 80% de Français qui nous soutiennent" pour "(construire) un projet viable et crédible, dans l'intérêt de tous".Pour des états généraux de la fiscalité
Ils réclament notamment "l'ouverture d'états généraux de la fiscalité", une "conférence sociale nationale", "l'organisation de référendums réguliers sur les grandes orientationssociales et sociétales du pays", ou encore la proportionnelle pour les élections législatives. Le 26 novembre, des "gilets jaunes" avaient déjà annoncé la constitution d'une
"délégation" de huit "communicants officiels" qui avait été aussitôt contestée au sein du mouvement et s'est rapidement auto-dissoute.
Les réactions en Bretagne à cette violence
Dans la Région, des actions se poursuivent mais dans quel état d'esprit se trouvent les gilets jaunes ce dimanche après ces scènes de guérillas urbaines à Paris ? Rencontre avec des manifestants à Rennes.Des réactions recueillies à Rennes, par Bruno Laurans, Catherine Jauneau et Vincent Bars.Images : Paris hier - Interviews : Élodie - Franck - Nathalie