Imposé depuis le 4 novembre suite à la détection du virus de la grippe aviaire dans un élevage fermé du Nord de la France, le confinement généralisé des volailles suscite la colère des éleveurs de plein air. Ils réclament des mesures ponctuelles, et territorialisées.
"On n'est pas contre un confinement ponctuel, local, territorialisé, mais pas d'accord pour des mesures préventives généralisées." explique le porte-parole de la Confédération Paysanne du Morbihan Julien Hamon.
Rassemblés sous la pluie ce lundi 6 décembre au matin sur la place du marché de Pontivy, les éleveurs bio et de plein air sont las de devoir à nouveau enfermer leurs animaux. L'année dernière déjà, leurs élevages ont été confinés pendant plus de sept mois pour éviter la propagation de l’influenza aviaire.
Mobilisation régionale - Sauvons le plein-air !
— Confédération Paysanne du Morbihan (@LaConf56) December 1, 2021
Rassemblement lundi 6 décembre matin au marché de la plaine à Pontivy.
Paysans, consommateurs, soyons nombreux pour défendre l'élevage plein-air. #sauvonslepleinair pic.twitter.com/4b6CN0ud1u
Des mesures jugées inadaptées
Le virus de la grippe aviaire a été dépisté le 1er décembre dernier sur deux oies d’agrément d'un étang de Languidic dans le Morbihan. Précédemment dans un élevage fermé du Nord de la France.
Conséquence : l’arrête ministériel du 4 novembre 2021 oblige tous les éleveurs de volailles plein-air de France à enfermer leurs animaux. "Très étonnamment, la communication du Ministère n'indique pas la nature de cet élevage : 160 000 poules pondeuses élevées en bâtiment, dans une zone dense en échanges professionnels avec la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas déjà contaminés dans leurs élevages industriels. Ce constat renforce notre détermination à obtenir une réglementation adaptée qui tienne compte de la réalité du risque épidémique et de sa propagation en fonction du type d'élevage, alors que la responsabilité du plein-air est pointée du doigt à tort rue de Varenne et par les industriels de la filière." explique le représentant de la Confédération Paysanne.
"La filière industrielle n'est nullement remise en question dans la propagation du virus, alors que le ministère pourrait lui préconiser de baisser les densités d'animaux, éviter les transports d'animaux vivants, apporter de la diversité génétique....Il n'en n'est rien, le ministère a fait le choix de sacrifier la filière plein-air pour protéger la filière industrielle export." poursuit-il
Laisser nos poulets enfermés, ça provoque chez eux du cannibalisme, une perte de poids et de muscles
Julien Hamon
L'enfermement n'est pas sans conséquences pour les élevages de plein air. Les volailles rustiques à croissance lente qui y vivent le supportent mal : "Imposer un confinement du jour au lendemain à des poulets qui ont passé la majorité de leur vie en extérieur, ça provoque des comportements cannibales, une perte de poids et de muscle" témoigne Julien Hamon.
Un contre-sens et un malaise
Mal-être animal, sentiment de tromper le consommateur, les éleveurs de plein air et biologique vivent douloureusement ces mesures d'enfermement qui vont à l'encontre des valeurs fondamentales qu'ils ont choisies.
La manifestation de ce 6 décembre à Pontivy était la première mobilisation régionale de protestation, si rien ne change du côté du ministère, d'autres suivront.