La rentrée est musclée pour de nouveaux Bretons qui ont décidé de changer de vie suite aux différents confinements. La crise sanitaire a motivé de nombreuses mutations ou reconversions professionnelles. Résultat, ça déménage à tour de bras, notamment dans le Morbihan.
C'est un phénomène qui concerne toute la façade atlantique : l'arrivée de nouveaux habitants ! La crise sanitaire a fini de convaincre ceux qui se posaient la question : quitter Paris ou de grandes métropoles, pour aller vivre à la campagne ou dans une plus petite ville, dans un cadre plus agréable, avec moins d'embouteillages...
400.000 nouveaux habitants d'ici 2040
Beaucoup ont franchi le cap à la sortie du dernier confinement. Le temps de déposer un préavis, de trouver un nouveau logement, c'est maintenant, en ce début septembre que cela se mesure, notamment du côté des déménagements ! "La région est très demandée, confirme Thierry Raithier, chauffeur-déménageur dans le pays vannetais. C'est très agréable, les gens s'y plaisent et c'est plus agréable que la région parisienne."
Sébastien Le Bail, gérant de la plus vieille entreprise de déménagement bretonne, l'après confinement a changé les méthodes de travail : "Aujourd'hui on va partir avec des camions remorques vides, par contre on va revenir à plein, parce qu'on a plus de monde à s'installer en Bretagne que de Bretons qui en partent !'' explique ce professionnel.
Selon la dernière étude de l'INSEE, la Bretagne fait partie du TOP 3 des régions les plus recherchées pour y habiter. D'ici 2040, 400.000 nouveaux habitants devraient affluer. Deux tiers seraient plutôt des seniors qui veulent poser leurs valises sur le littoral.
"Avec le télétravail, on peut travailler n'importe où dans le monde !"
C'est aussi le cas de jeunes actifs qui préfèrent s'installer dans les agglomérations de Rennes, Brest où Vannes, à l'image d'Alice Bécavin : "On a été fortement confronté au Covid, on a eu beaucoup de temps pour y réfléchir. Avec le télétravail, on peut travailler n'importe où dans le monde !" explique la nouvelle propriétaire à Vannes qui voulait rejoindre une ville de l'ouest.
Le choix s'est fixé sur Vannes à deux heures et demie de Paris en TGV et tout près de la mer.
Alice et son compagnon ont d'emménager fin août dans cet appartement de 90m2 en plein centre historique de Vannes. Les confinements ont eu raison de leur vie en banlieue parisienne. "Notre fille est rentrée à l'école aujourd'hui, ce soir elle va pouvoir aller à la plage ! se réjouit Claude Odri. Pour ce nouveau propriétaire vannetais c'est un plaisir simple mais "même avec des milliars on ne peut pas s'offrir ça à Paris !"
De la même façon, nous avions aussi rencontré Jessica et Fabien, qui ont eux décidé de quitter Maubeuge et leur vie au milieu des tours HLM, pour s'installer dans la campagne bretonne :
La demande augmente, les prix aussi !
Des afflux qui créent une véritable tension sur le marché immobilier breton avec une pénurie de biens réelle depuis mai 2020. "On a remarqué une envolée des prix depuis un an et demi, confirme Anne Gautier-Humbert, responsable agence immobilière " Kermarrec " à Vannes. Environ 17% d'augmentation des prix des maisons.''
Sans compter un volume de ventes qui a augmenté de 30% en un an dans le Golfe du Morbihan.
D'après le conseil régional des notaires, le constat est sans appel : les prix augmentent partout dans notre région, mais à des rythmes différents. Croissance dont les "Parisiens" ne sont pas les seuls responsables :
La croissance de la population bretonne devrait, selon l'INSEE se poursuivre sur la période d'ici 2040. La population en âge de travailler augmenterait fortement dans la métropole rennaise et les intercommunalités voisines. Elle augmenterait également dans les zones de Brest, Vannes et Vitré. Les populations de seniors augmenteraient elles, sur l’ensemble de notre région.