Depuis mercredi soir, le jeune conducteur qui a fauché mortellement deux enfants à Lorient, est en détention provisoire. Son avocate revient sur les propos qu'il a tenu devant la juge d'instruction avant sa mise en examen. Un spécialiste nous livre son analyse sur sa cavale de 9 jours.
C'est mardi en fin de matinée que la cavale du chauffard à l'origine de la mort d'un garçon de 9 ans à Lorient il y a 10 jours, s'est terminée. Interpellé dans un hôtel de Lanester à quelques kilomètres des lieux de l'accident, le jeune Lorientais de 20 ans a été mis en examen par la juge d'instruction en charge de l'affaire pour "homicide involontaire aggravé, blessures involontaires aggravées, refus d'obtempérer aggravé, conduite sans permis de conduire, conduite sans assurance et délit de fuite". Il a passé sa première nuit en prison au centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet.
"À chaque évocation des victimes, il était en pleurs"
L'avocate, commise d'office, Aurélie Le Goff, a assisté le jeune conducteur mercredi devant la juge d'instruction. Elle parle d'un "jeune homme très affecté, triste et abattu, qui avait beaucoup de difficultés à s'exprimer". Pour autant, explique l'avocate, "même si je lui ai demandé de ne pas s'exprimer", "il était sous le coup de l'émotion. Il fallait qu'il parle, qu'il se libère de tout cela". Et d'ajouter " à chaque évocation des victimes, il était en pleurs".Le jeune homme, lors de son audition, n'aurait rien raconté sur ses neuf jours de cavale. "Il ne voulait pas fuir ses responsabilités, il était plus dans la peur" explique Aurélie Le Goff. Sur le fait de savoir pourquoi son client ne s'est pas rapidement rendu à la police, la jeune avocate a expliqué qu'il avait eu une réaction de peur et de fuite, "totalement dépassé par les évènements".Il est resté sur la réserve, mais voulait assumer sa responsabilité (son avocate)
Maître Aurélie Le Goff, avocate commis d'office du jeune chauffard de Lorient
/ Reportage : S. Labrousse - P. Beaugey
Aurélie Le Goff, n'a pas voulu dévoilé des aspects primordiaux de l'audition, tel que les échanges avec le juge sur le rôle de la passagère qui s'est rendue il y a une semaine ainsi que sur les complicités éventuelles dont aurait pu bénéficier le suspect. Ce dernier encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
Pourquoi une cavale de 9 jours?
Une question à laquelle le prévenu devra répondre lors de ses auditions ultérieure avec la juge d'instructions est celle que tout le monde se pose : pourquoi avoir fui et être resté en cavale durant plus de 9 jours, après un tel drame.C'est une question que nous avons posé à un spécialiste : Loïck M. Villerbu, psychologue-psycho-criminologue, fondateur des études de psycho-criminologie à l'Université Rennes 2 et expert près des tribunaux.
Il constate avant tout, que le jeune conducteur "ne s'est pas caché bien loin", qu'il n'avait peut-être pas "vraiment pris la fuite" et "qu'il se serait peut-être plutôt tapi, dans la mesure où il était là en train d'attendre, seul peut-être pas, aidé peut-être, mais là en train d'attendre".
Il ajoute que le jeune homme devait se poser la question de l'aveu, un processus difficile : "ou bien on nie, ou bien on retarde, ou bien on admet, ou bien on repousse à plus tard". Le psychologue pense que dans ce cas, c'était pour le suspect le fait de repousser à plus tard et donc "de se mettre la tête dans un trou".
Loick M. Villerbu, Psychologue expert
Fondateur de la psycho-criminologie - Université Rennes 2, s'exprime sur la fuite du chauffard présumé de Lorient