La dixième et dernière frégate multimission, construite et assemblée à Lorient, est mise à l'eau dans les bassins de Naval Group ce vendredi 13 novembre au cours d'une cérémonie présidée par la ministre des Armées, Florence Parly. La FREMM Lorraine sera livrée à la Marine nationale en 2022.
Un chapitre se referme ce vendredi après-midi dans la forme du chantier naval lorientais. Pour la première fois, la dixième et dernière frégate multimissions, la FREMM Lorraine, conçue, construite et assemblée par Naval Group est mise à flot afin d'être armée. Pour marquer cette étape clef, la ministre des Armées, Florence Parly, a effectué le déplacement. C'est là sa cinquième visite officielle à Lorient depuis sa prise de fonction.
Mise en service en 2023
La Lorraine est la jumelle de l’Alsace, qui a commencé ses essais en mer en octobre dernier et sera livrée à la Marine nationale durant l'été 2021. La flotte française devrait réceptionner la Lorraine en 2022 pour une mise en service actif l'année suivante.
Lutte aérienne renforcée
L'Alsace et la Lorraine viendront compléter les moyens de la Marine française en matière de défense anti-aérienne, actuellement assurée par les frégates d'ancienne génération, le Forbin et le Chevalier Paul. Comme les autres FREMM françaises, ces bâtiments disposent en outre de capacité de lutte sous-marine.
Longues de 142 mètres pour un déplacement en charge de 6000 tonnes, elles seront notamment équipées de cellules de lancement vertical pour missiles surface-air Aster 15 et Aster 30. Elles pourront également embarquer un hélicoptère Caïman Marine et un drone aérien, des semi-rigides ECUME de commandos marine et un sonar.
Entre 2012 et 2019, six autres FREMM ont été livrées à la Marine nationale: L’Aquitaine (2012), la Provence (2015), le Languedoc (2016), l’Auvergne (2017), la Bretagne (2018) et la Normandie (2019). Le contrat, signé en novembre 2005, prévoyait à l'origine la construction de 17 navires. Mais en 2017, le programme a été revu à huit navires pour un montant de 8 milliards d'euros. Au total, Naval Group aura construit dix FREMM car deux exemplaires ont été vendus à l'exportation au Maroc et à l'Egypte.
30 millions d'heures de travail en dix ans
Chaque FREMM a nécessité 2,7 millions d'heures de travail, soit près de 30 millions au total. Chaque jour, 600 à 700 salariés de Naval Group et d'une trentaine d'entreprises sous-traitantes travaillent pour le programme.
Place aux frégates numériques
Désormais, le chantier lorientais va se consacrer à la construction des corvettes de type Gowind et surtout aux futures frégates de défense et d’intervention (FDI), le nouveau fer de lance du site. La première tôle de ces bâtiments de combat entièrement numériques a été découpées fin 2019. Ces unités sont appelées à remplacer les cinq actuelles frégates du type La Fayette.