La frégate de dissuasion et d’intervention (FDI) Amiral Ronarc’h, en cours de construction sur le site lorientais de Naval Group, a été visée par des actes de malveillance. Le groupe a déposé plainte. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie maritime. La qualification "d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation" est retenue.
La frégate de dissuasion et d’intervention Amiral Ronarc’h aurait été la cible d’actes de sabotage, sur le site de Naval Group à Lorient.
Selon une information du Télégramme, "plusieurs câbles ont été volontairement sectionnés sur la frégate Amiral Ronarc’h (…) il y a quelques semaines".
L’affaire est bien sûr prise très au sérieux par les autorités. La frégate, qui est en construction en cale sèche dans le bassin numéro 3 du site de Lorient, doit être livrée à la Marine nationale en 2024.
Une enquête ouverte pour atteinte aux intérêts de la nation
Naval Group a déposé plainte. Le parquet de Lorient s’est dessaisi du dossier au profit du parquet militaire de Rennes.
Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, nous a précisé ce jeudi 25 mai qu’il avait saisi le Général commandant la gendarmerie maritime pour mener les investigations.
La qualification visée est celle de "destruction de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", crime prévu et réprimé par l'article 411.9 du code pénal.
20 ans de détention criminelle et 300.000 euros d'amende
Pour ce crime, la loi fixe 15 ans de détention criminelle et 225.000 euros d’amende. Lorsqu’il est commis dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère, d’une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger, le même fait est puni de 20 ans de détention criminelle et de 300.000 euros d’amende, selon le code pénal.
"Je n’envisage pas d’apporter de précision sur la matérialité des faits" précise Philippe Astruc, au vu du contexte sensible.
Mesures de vigilance renforcées à Lorient
De son côté, la direction de naval Group à Lorient rapporte qu’elle a "renforcé les mesures de vigilance sur le site".
À Lorient, Naval Group emploie quelques 2.500 collaborateurs. Il faut y ajouter plus de 1.000 sous-traitants, dont certains venus de l’étranger, notamment des pays d’Europe de l’Est. Sur site, les secteurs sont cloisonnés et les allées et venues des salariés sont contrôlées.