Affaire Navalny contre Yves Rocher : la cour d'appel de Rennes confirme le non-lieu

La cour d'appel de Rennes a confirmé ce 19 mai une ordonnance de non-lieu au bénéfice du groupe Rocher (marque Yves Rocher), contestée par la défense d'Alexeï Navalny. Ce dernier a porté plainte contre la firme de cosmétiques pour "dénonciation calomnieuse".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Cette décision est totalement incompréhensible, un pourvoi est sérieusement envisagé", a réagi auprès de l'AFP Me William Bourdon, l'avocat de l'opposant russe Alexeï Navalny.

En 2019, Alexeï Navalny et son frère Oleg avaient déposé plainte en France pour "dénonciation calomnieuse" estimant que le groupe Rocher les avait injustement accusés d'escroquerie en Russie, où le groupe de cosmétiques est implanté depuis 1991.

Détournement de fonds

En 2012, la justice russe avait ouvert une enquête sur de supposés détournements de fonds qui auraient été commis par la société Glavpodpiska, détenue par les frères Navalny, au détriment de la filiale russe du groupe français, Yves Rocher-Vostok. 

La firme basée à la Gacilly dans le Morbihan avait alors déposé plainte contre X pour avoir accès au dossier. Le groupe de cosmétique avait par la suite reconnu n'avoir subi aucun préjudice, mais cela n'a
pas empêché Alexeï Navalny, ennemi juré de Vladimir Poutine, de se faire condamner en Russie en décembre 2014 à trois ans et demi de prison avec sursis pour détournement au détriment de la filiale russe du groupe Rocher. Son frère Oleg s'était vu infliger la même condamnation, mais ferme.

Le groupe Rocher pointé du doigt ?

La marque bretonne avait été la cible des partisans d'Alexeï Navalny, figure de l'opposition au président russe Vladimir Poutine. Ces derniers avaient appelé au boycott d'Yves Rocher, la marque présente de bout en bout dans les débats de ce procès très controversé. Les avocats d'Alexeï Navalny en France avaient accusé Yves Rocher d'avoir eu "connaissance de la fausseté de ses accusations" et d'avoir participé aux poursuites pour bénéficier de "faveurs commerciales" sur le marché russe, un des marchés phare de la société bretonne.

Un opposant bâillonné ?

Le sursis d'Alexeï Navalny, figure de l'opposition au président russe Vladimir Poutine, avait ensuite été révoqué, les autorités russes l'accusant d'avoir enfreint des mesures de contrôle judiciaire alors qu'il était en convalescence en Allemagne, après avoir survécu à une tentative d'empoisonnement. Alexeï Navalny avait été arrêté en janvier 2021 à son retour de Berlin.

Fin mai 2022, Alexeï Navalny a, par ailleurs, été condamné en Russie à neuf ans de prison supplémentaires pour le détournement supposé de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption, des accusations qu'il nie et estime politiquement motivées.

Sollicité par l'AFP, le groupe Rocher a indiqué attendre de recevoir l'arrêt de la Cour d'appel de Rennes, vraisemblablement lundi 22 mai 2023, pour réagir officiellement.

Avec AFP

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information