Deux passionnés de viticulture ont pour projet de s'installer sur l'île de Groix (56). Objectif : y planter cinq hectares de vigne pour produire plus de 20 000 bouteilles de vin par récolte.
Pour l'heure, sur l'île de Groix (56), les seules vignes sont plantées dans des jardins. Mais aucun vignoble à l'horizon.
C'est peut-être pour bientôt. Noémie Vallélian et Mathieu Le Saux s'apprêtent à se lancer dans l'aventure.
Le jeune couple a racheté une ferme, et sont sur le point d'acquérir les terres sur lesquelles ils vont de planter des vignes. En 2016, une campagne de crowdfunding leur a permis de récolter 35000 euros
Noémie est fille de viticulteur et s'est "prise d'amour pour le maraîchage et la biodynamie", domaine dans lequel elle étudie encore. Mathieu, de son côté, est lui-même viticulteur.
Pour mettre en place ce projet, c'était donc le couple idéal. Noémie aura la charge du maraîchage, tandis que Mathieu s'occupera des vignes.
Des vignes sur l'île de Groix
Pourquoi un tel projet ? "La législation européenne permet désormais de planter ce qu'on veut, où l'on veut. Avant on avait uniquement le droit que des terrains AOC", justifie Mathieu Le Saux.Une loi votée au 1er janvier 2016 qui suit une directive européenne. la France peut accroître chaque année ses plantations de 1%, et ce sur l"'ensemble du territoire. Une législation qui change la donne, notamment pour la Bretagne. En effet, malgré ces contraintes, nombre de groupe de passionnés ont cultivé des pieds de vigne sous forme associative, comme à Quimper, depuis 2006. Grâce à cette tolérance qui permet de faire pousser au maximum 200 pieds par parcelle, on récolte également à Saint-Suliac (35), ou encore à Uzel, dans les Côtes d'Armor.
Faire taire les sceptiques
Les plus sceptiques ont déjà fait part de leurs doutes aux couples. Le climat breton ne serait pas des plus idéaux pour faire pousser la vigne.Mais pas de quoi décourager Noémie et Mathieu : "ils font du vin dans le Sussex, dans le sud de la Cornouaille anglaise".
Rendez-vous au printemps
Le couple prévoit de défricher et planter cinq hectares de vignes au printemps 2019, et espère un rendement de 20 000 bouteilles.Il faudra attendre 5 ans avant la première vendange.
En attendant les premières moissons, attendues pour 2022 minimum, ils exercent l’activité de cidriculteurs. L’an dernier, ils ont produit 7000 bouteilles, distribuées sur l’île de Groix.
Ils ont également sur leur ferme, à Port Coustic, avec vue sur mer, des animaux (4 brebis, 1 agneau, 1 bouc, 3 cochons, 2 chiens, 1 chat, 2 pintades, 5 canards, une quarantaine de poules).
Vin rare ?
La Bretagne offre des conditions rares, estime Mathieu le Saux. "Le sous-sol de Groix contient des glaucophanes bleus [roche, NDLR]. Dans le monde, très peu de vignes poussent sur ce type de sols", s'enthousiasme-t-il.Et les avantages procurés par cette roche sont multiples. "D'abord, la minéralité : on aura un vin avec un goût et une odeur particuliers. Et puis la fraîcheur : on aura de belles acidités", affirme-t-il.