Que faire des coquilles d'huîtres après les fêtes ? À Quimperlé, un dispositif de bac spécifique à la récolte de coquilles d'huîtres a été mis en place par la commune. Les coquilles sont ensuite triées et recyclées dans une usine. Quels sont les bénéfices de ce procédé ? Reportage.
"J'ai trouvé l'initiative vraiment très bonne. J'essaie de trier mes déchets comme je peux. L'idée d'avoir un bac spécifique avec seulement des huîtres au moment des fêtes, j'ai trouvé ça chouette." Stéphanie Mingant, habitante de Quimperlé, a fait le tour de la famille après les fêtes pour récupérer un maximum de coquilles d’huîtres. Elle est venue les déposer dans l’un des 17 endroits de Quimperlé communauté où l’on peut déverser ces coquillages.
Les coquilles des fêtes de fin d’année se retrouvent ensuite sur un immense monticule d’huîtres. La communauté de communes a déjà livré 1,3 tonne de coquillages dans une usine proche de Quimperlé.
Pour Véronique Puloc'h, technicienne collecte sélective à Quimperlé communauté, c'est une manière de valoriser ce qui longtemps était considéré comme un déchet. "Ça n'a pas vraiment d'utilité de les envoyer à l'incinération. On s'est aperçu qu'on avait une usine qui se trouvait juste à vingt kilomètres, qui était en capacité de les recevoir et de les recycler", raconte-t-elle.
Seulement deux usines en France
Nos huîtres sont ensuite triées, séchées, concassées et broyées. Ici dans cette usine, chaque année, jusqu’à 3000 tonnes de coquilles sont transformées en poudre et en brisures. Des déchets venus principalement des chantiers ostréicoles.
Il n’existe que deux usines de ce type en France. Martine Le Lu, docteure en pharmacie, a perçu il y a près de vingt ans, tout le potentiel de cet or blanc. "C'est une matière intéressante car elle est de notre territoire, donc avec des coûts de transport, de carbone, très bas. On rend service aux professionnels ostréiculteurs, et en plus, elle a des propriétés physico-chimiques intéressantes. C'est une matière renouvelable", détaille-t-elle.
Cette poudre ostréicole peut-être utilisée pour l’alimentation animale, l’agriculture mais aussi dans la cosmétique, la peinture et même la plasturgie. D’autres collectivités comme Lorient et Quimper devraient à leur tour collecter cette précieuse matière blanche.
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