La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire, ce vendredi 6 janvier 2023, un ancien adjoint de sécurité (ADS) de la police nationale accusé de "viol" et de "corruption de mineures" et qui souhaitait s'installer à Plouguernével (Côtes-d'Armor) en cas de remise en liberté.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire, ce vendredi 6 janvier 2023, un ancien adjoint de sécurité (ADS) de la police nationale accusé de "viol" et de "corruption de mineures" et qui souhaitait s'installer à Plouguernével (Côtes-d'Armor) en cas de remise en liberté.
Dans cette affaire, une adolescente de 14 ans s'était présentée à la gendarmerie le 14 août 2020 pour dénoncer un viol commis la veille par un certain "Alain Legrand", qu'elle aurait connu sur le réseau social Snapchat dans la région de Lorient (Morbihan).
Identifié par les enquêteurs, le prévenu, un habitant d'Hennebont (Morbihan) aujourd'hui âgé de 29 ans, avait reconnu "utiliser un pseudo pour entrer en contact avec des mineures et avoir des échanges à caractère sexuel" en mentant sur son âge. Mais il avait en revanche contesté tout "viol" de la plaignante.
Reste que, outre ce viol et une "agression sexuelle" commise sur cette même jeune fille, huit "délits connexes" de "corruption de mineures" lui sont aussi reprochés "entre août 2018 et août 2020", a précisé la présidente de la chambre de l'instruction lors de l'audience du 5 janvier 2023.
Il a déjà été condamné pour "corruption de mineures" à Lorient
L'expertise des supports informatiques de l'intéressé avait en effet révélé la détention de "vidéos et images à caractère pornographique de jeunes femmes et de mineures" ainsi que "des échanges sur internet".
Pis : au moment de la révélation des faits par l'adolescente, le policier était sous contrôle judiciaire "dans une procédure présentant des similitudes". Il avait en effet été condamné le 14 décembre 2020 à dix-huit mois de prison avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Lorient.
À l’époque, on lui reprochait déjà des faits de "corruption de mineures" : il avait eu des échanges avec deux jeunes filles de moins de 15 ans", et l'une de ses "propositions" s'était d'ailleurs "concrétisée"...
Mais aujourd'hui, après le "choc" de cette première incarcération, il "pense avoir changé", "ne plus être le même" et "avoir remis en question ses comportements", avait certifié son avocat Me David Le Reste pour soutenir la demande de remise en liberté de cet ancien adjoint de sécurité en région parisienne, désormais suspendu de la police nationale.
La plus âgée avait 16 ans
L'expert psychiatre l'avait trouvé pour sa part "bien inséré sur le plan socioprofessionnel", "conscient" et "lucide". Il a agi par "motivation narcissique, égocentrique" et utilise sa "victime" pour "l'assouvissement de ses pulsions", selon le médecin.
L'avocate générale avait de son côté fustigé des faits commis "par pur opportunisme", sur des jeunes filles dont "la plus âgée avait 16 ans". Elle avait donc demandé aux juges de le maintenir en détention provisoire.
Le fait que le prévenu souhaite s'installer à Plouguernével chez sa compagne ne l'a pas convaincue. "Ce n'est pas parce que vous ne résidez pas sur le même département que les réseaux sociaux vous sont fermés", avait-elle fait remarquer. "J'ai pris conscience de mes actes, je continuerai mes soins à l'extérieur", avait pourtant assuré le policier. Mais la chambre de l'instruction a finalement rejeté sa demande de mise en liberté.
Avec CB (PressPepper)