Le directeur de l'hôpital dans le viseur, forte mobilisation des personnels contre la politique de restriction budgétaire de l'hôpital de Lorient

Plus de 500 personnes se sont rassemblées ce lundi après-midi devant l'hôpital du Scorff à Lorient (Morbihan) pour exprimer leur colère et leurs inquiétudes sur la gestion menée par leur tout nouveau directeur, basée sur des économies à tous les niveaux.

L'appel à la mobilisation avait été lancé une intersyndicale (CGT, CFDT, FA Fédération Autonome, Santé Sociaux G.H.B.S et Sud) à 14h devant l'hôpital du Scorff. Et l'appel a largement été entendu, puisque plus de 500 manifestants se sont rassemblés pour défendre leurs conditions de travail, conditions d'accueil des patients et les emplois. 

Car depuis son arrivée en juillet dernier, Jean-Christophe Phelep, le nouveau directeur du groupe hospitalier Bretagne sud (GHBS) a réussi, selon les syndicats, un exploit : faire l'unanimité contre lui. "En deux mois, il a réussi l'exploit de réunir pour la première fois une intersyndicale à l'hôpital du Scorff" nous lâchait l'intersyndicale fin septembre dernier.

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Une mobilisation historique

Selon un représentant CGT et un médecin au cours de la manifestation, une telle mobilisation, "c'est du jamais vu depuis 20 ans", "une mobilisation historique".

Dans les rangs des manifestants composés avant tout de soignants, de personnels, de médecins, de patients, de résidents d'Ehpad et de citoyens, l'inquiétude est de mise par rapport aux conditions de travail et de soins prodigués dans l'établissement. Des slogans inscrits sur des pancartes tels : "Vous ne pensez qu'aux sous. Nous ne pensons qu'aux soins", "Non au management par la peur", "Maltraitance du directeur envers le personnel soignant", démontrent bien la colère des personnels à l'égard de la nouvelle direction.

Selon les manifestants et les syndicats, la politique de restriction budgétaire engagée par le nouveau directeur se fait déjà lourdement sentir. Ainsi, l'intersyndicale dénonce "le climat délétère créé par le nouveau directeur et les nombreuses rumeurs qui se sont finalement concrétisées avec, par exemple, la fin du recours à des agents contractuels, la privatisation possible de certains services, notamment le bio nettoyage ou encore le gel des CDIsations". 

Gérard, un résident d'Ehpad de 92 ans, n'a pas hésité à sortir pour soutenir "tous ces personnels compétents, très gentils qui vont perdre leur travail à la fin du mois ou du mois suivant". Des personnes âgées qui n'auront pas de repas de Noël pour cause de restriction budgétaire.

"Un fossoyeur du service public hospitalier"

Jean-Christophe Phelep aurait dressé l'état d'une situation financière calamiteuse, mettant en avant l'endettement de l'établissement hospitalier qui empêcherait d'avoir suffisamment de trésorerie permettant d'investir dans de nouveaux projets.

Ludovic Bénabès, représentant du personnel CGT du GHBS, n'hésite pas à qualifier le nouveau directeur de "fossoyeur du service public hospitalier".

Selon le syndicaliste, "il y a urgence" devant l'inquiétude grandissante qui s'empare d'une bonne partie des employés soignants et administratifs du groupe hospitalier Bretagne sud. "On a eu neuf assemblées générales en un mois et à chaque fois le personnel a répondu présent en masse comme pour cette mobilisation d'aujourd'hui, ce qui prouve bien le mécontentement contre la nouvelle politique menée".

Le syndicaliste ajoute que ce qui se déroule actuellement à Lorient est symptomatique des politiques de santé qui ont été menées ces dernières années et qui ont contribué "à dévaster petit à petit, et plus particulièrement ces dernières années, l'hôpital public". Et de parler de double discours "entre la volonté de vouloir maintenir un service public hospitalier de qualité et les moyens mis en œuvre pour y arriver".

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