Une petite trentaine de "faucheurs volontaires" se sont retrouvés ce samedi matin 3 juin 2023 à Lorient et Lanester pour mener plusieurs actions dans des jardineries, contre des désherbants dangereux. Dans ces produits composés d'acide acétique, dérivé du vinaigre blanc, les très nombreux autres composants, toxiques, ne sont pas mentionnés sur les étiquettes.
"Halte à l'empoisonnement !" C'est l'appel lancé par le tract des "Faucheurs volontaires d'OGM" qui ont ciblé plusieurs enseignes de jardinerie à Lorient et Lanester. Une petite trentaine d'entre eux a mené des actions ce samedi matin dans le Morbihan, contre des désherbants contenant des composés toxiques et dont les étiquettes ne sont pas suffisamment transparentes. Dans le collimateur, des produits à base d'acide acétique, dérivé du vinaigre blanc, mais dont les autres composants sont absents des étiquettes et dont la dangerosité, en particulier par leur association, n'est pas évaluée.
Cette action s'inscrit dans une vaste campagne visant à "informer les citoyens et alerter les décideurs sur le scandale de la sous-évaluation de la toxicité des pesticides".
Étude scientifique en 2020 sur la dangerosité de ces produits
"Sous un camouflage vert, ces produits d’apparence, inoffensive, recèlent de véritables bombes toxiques", dénoncent-ils, mentionnant notamment, l’arsenic, le nickel, le plomb, ou encore des molécules dérivées du pétrole. Ces militants se basent sur l'étude des scientifiques Gilles-Eric Séralini et Gérald Jungers, publiée en 2020. Suite à cette étude, au mois de février 2021, 119 parlementaires européens, dont 27 sénateurs français, avaient saisi l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Depuis, la commission nationale de déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement a demandé au gouvernement la prise en compte réelle de la toxicité des pesticides sur leur formulation complète.
De l'échange avec la clientèle à la peinture sur les bidons
Dans un des magasins de Lanester, après avoir étendu des bâches sur le sol, les militants ont peint à la bombe les bidons de désherbants, afin de les rendre impropres à la vente. Dans un autre commerce, ils ont préféré engager la conversation avec la clientèle, dans le but de l'informer.
A chaque intervention, ils ont distribué leurs tracts, qui expliquent que ces nouveaux pesticides, alternatifs au glyphosate, "recèlent de véritables bombes toxiques". "La toxicité des produits dans leur formulation complexe est de 2000 à 8000 fois plus élevée que la toxicité de la molécule active, déclarée (exemple, acide acétique, acide pélargonique, etc), est-il-mentionné sur les prospectus. Il est criminel de vendre ces produits, d’autant que les indications de protection pour l’utilisateur sur les flacons sont minimes et peu ou pas du tout à la hauteur des risques encourus."