Un prêtre retraité de 98 ans a été reconnu coupable d'atteinte sexuelle sur une fillette de trois ans et condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lorient.
Les faits se sont déroulés le 15 juillet 2017 dans la basilique de Sainte-Anne d'Auray (Morbihan), où une famille de touristes canadiens était en visite. La mère et ses trois enfants se sont installés sur des bancs. C'est alors qu'un homme âgé s'est assis derrière les enfants, a posé ses deux mains sur les épaules de la plus jeune fille, âgée de 3 ans et demi, et les a glissées sous sa robe avant de lui caresser le torse puis le sexe. Dès la sortie de la basilique, la fillette s'est confiée à sa mère, qui s'est dirigée aussitôt vers le vieil homme et l'a pris en photo avant de porter plainte.
Aux enquêteurs venus l'interroger, le directeur de la maison de retraite, où vit l'ancien prêtre alors âgé de 96 ans, a décrit son résident comme ayant "certaines absences et troubles de la mémoire". Deux expertises abonderont en ce sens, surtout la seconde qui, fin 2018, fait état "d'une confusion mentale liée à la maladie d'Alzheimer". L'avocat de la famille de la victime, Me Bocquet, a dit combien celle-ci avait été "chamboulée" par l'affaire. Affirmant "qu'une chape de plomb immense" pesait sur ce dossier, il a fait allusion à un fait antérieur, toujours sur un mineur, qui avait "conduit à un éloignement" du même prêtre. Ce dernier n'était pas présent à l'audience.
"S'il y a une Église qui est clean, c'est bien dans le Morbihan", a affirmé Me Arnaud Colon de Franciosi, avocat du prévenu. "L'évêque a prévenu qu'aucune infraction pénale ne serait tolérée ni dissimulée. On ne couvre personne dans le Morbihan". L'avocat vannetais a estimé que "rien ne corroborait les déclarations de l'enfant de 3 ans" et que s'il y avait bien eu "un contact physique, il n'y avait pas forcément une intention malveillante".
Alors qu'une mesure de tutelle du nonagénaire a été prononcée au début de l'année, le tribunal l'a condamné à deux mois de prison avec sursis et à verser 3500 euros à la famille. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles.