Dans la nuit du 7 ou 8 mai 2018, un homme de 56 ans est décédé aux urgences de l'hôpital de Noyal-Pontivy quatre heures après son arrivée. Sa famille a déposé plainte, estimant qu'il n'avait pas été bien pris en charge par l'équipe médicale.
Suite à la plainte de la famille, le parquet de Lorient a ordonné une enquête pour rechercher les causes de la mort de cet homme.
"Tout ce qu'ils ont fait, c'est un électrocardiogramme" selon son épouse
C'est à 0h15 ce 8 mai, que Patrick Pion est arrivé aux urgences du centre hospitalier du Centre Bretagne, à Noyal-Pontivy (Morbihan), souffrant de douleurs dans la cage thoracique.Selon son épouse, Fabienne Pion, il a été enregistré administrativement à 1h du matin. Pour autant, elle précise qu'il n'y avait "personne aux urgences" et que "l'hôpital n'était pas bondé". Elle raconte que l'équipe soignante "n'a pas tenu compte des douleurs thoraciques de son mari, ni de ses mots de tête qui sont quand même des signes avant-coureurs" d'un infarctus dont serait décédé Patrick Pion. "Tout ce qu'on lui a fait c'est un électrocardiogramme" précise-t-elle.
Selon elle, un médecin n'aurait ausculté son mari que quelques minutes avant sa mort à 4h45.
Ce jeudi, alors que l'affaire était révélée dans Ouest-France, Fabienne Pion a répondu à nos questions. Une interview accordée avant d'aller accompagner le corps de son époux, grand amateur de moto, avec un cortège d'une trentaine de motards entre l’hôpital du Scorff et le crématorium de Kerlétu à Lorient. En hommage à son mari, Fabienne Pion avait revêtu sa robe de mariée en souvenir de leur mariage célébré il y a deux ans seulement, après plus de 10 ans de vie commune.
Fabienne Pion, épouse de Patrick Pion décédé aux urgences du centre hospitalier de Noyal-Pontivy
/ Reportage : P. Soulabaille - T. Bouilly
Examiné à deux reprises selon l'hôpital
Contacté, Carole Brision, directrice du centre hospitalier de Noyal-Pontivy affirme que le patient a été "pris en charge immédiatement, dès son enregistrement". Et d'ajouter qu'un "premier examen a permis d'écarter tout risque d'infarctus. Surveillé ensuite par l'interne, le patient a été examiné une seconde fois par un médecin qui a de nouveau écarté le risque d'infarctus et ce quelques minutes avant son décès brutal à 4h45".La direction de l'hôpital n'a pas voulu donner les causes de la mort du patient, une enquête de justice étant en cours. Elle explique qu'elle a rapidement demandé une autopsie à des fins médicales pour connaître les raisons du décès, autopsie "dont nous n'avons pas encore les résultats".
Dans un communiqué de l'hôpital, elle précise qu’ "une enquête interne a été immédiatement diligentée" et que "dans l’attente du résultat de l’autopsie ... aucun élément ne permet d’établir un défaut dans la prise en charge du patient ni la responsabilité de l’établissement".
Fabienne Pion espère que la justice fera la lumière sur les circonstances exactes du décès de son mari. "J'irai jusqu'au bout pour que plus rien n'arrive. Ce n'est pas possible de perdre un homme comme cela" précise t-elle.
