L'interdiction de pêcher pendant un mois dans le Golfe de Gascogne sera étendue à tous les navires européens de plus huit mètres, l'hiver prochain. L'annonce a été faite ce lundi 30 septembre par la commission européenne, dans le but de limiter les captures accidentelles de dauphins.
Pour la deuxième année consécutive, la pêche sera interdite un mois, dans le Golfe de Gascogne, pour les bateaux de plus de 8 mètres. L'idée est de limiter les captures accidentelles de dauphins. 300 navires sont concernés sur le littoral atlantique.
La mesure d'interdiction de la pêche dans le Golfe de Gascogne a été étendue, sur décision de Bruxelles, à l'ensemble des équipages européens.
Les pêcheurs inquiets de l'impact financier
Sans grande surprise, cette annonce a été mal accueillie à Kéroman, sur le port de pêche de Lorient.
Les patrons pêcheurs s'inquiètent du nouvel impact financier que va engendrer cette nouvelle interdiction, prévue du 22 janvier au 20 février 2025. À Lorient, 17 navires de pêche sont concernés.
Il faut savoir que cette décision n'est pas nouvelle, elle avait déjà été mise en œuvre en 2023 par le Conseil d'état. Une période d'interdiction est d'ailleurs déjà prévue pour 2026 aussi.
Le ministre délégué à la Pêche - et maire de Lorient - sollicité
Quoi qu'il en soit, les pêcheurs attendent un nouveau recours auprès du Conseil d'état et attendent fermement une prise de parole du ministre de la Pêche, qui n'est autre que le maire de la ville, Fabrice Loher.
"On n'a pas de visibilité sur ce qu'on fera demain, déplore David Le Quintrec, patron pêcheur à Lorient et président de l'UFPA (Union française des pêcheurs artisans) Ça va être encore la double peine. On attend une position ferme du ministre de la Pêche. Nous, ce que l'on propose au ministre, c'est de faire un décret, pour revoir le plan cétacés, pour empêcher les prochaines fermetures. On veut le rencontrer".
Nous ce qu'on propose au ministre c'est de faire un décret, pour revoir le plan cétacés, pour empêcher les prochaines fermetures. On veut le rencontrer.
David Le Quintrec, patron pêcheur à Lorient et président de l'UFPApatron pêcheur à Lorient et président de l'UFPA
Sur le port, une petite musique est montée tout au long de la journée. Entre crainte et colère. L'expérience de l'an dernier, avec une mise à l'arrêt des bateaux pendant un mois, a pesé lourdement sur l'économie lorientaise, tant pour les pêcheurs que pour les mareyeurs. Quand il n'y a pas de poisson qui rentre, toute la filière est impactée.
A Lorient, une profession menacée?
A Lorient, la pêche est vieillissante. Beaucoup de bateaux nécessiteraient des investissements. "Si on ajoute à cette interdiction de pêche en janvier-février la réduction des droits de pêche tous les ans, on a une profession qui est menacée" estime Pierrick Simon, secrétaire départemental FO du Morbihan.
"Aujourd'hui on a une directive européenne, poursuit-il. Il faudra regarder ce que fait le parlement européen, ce que font un certain nombre de groupes parlementaires européens, notament ceux qui étaient venus faire campagne ici sur le port de Lorient. Après, il y a la position des Etats. On verra comment le ministre français délégué à la Pêche se positionne et comment il peut porter une position favorable aux pêcheurs, et comment on entraîne les autres états européens avec nous".
Pierrick Simon constate la puissance des groupes et ONG dits environnementalistes. il s'agace de leur lobbying. "Dire qu'aujourd'hui c'est la pêche qui est responsable de la mort des dauphins, c'est faux. Ce n'est pas que ça".
Dire qu'aujourd'hui c'est la pêche qui est responsable de la mort des dauphins, c'est faux. Ce n'est pas que ça.
Pierrick Simon, secrétaire départemental FO Morbihan
9000 dauphins morts par capture accidentelle chaque année
Selon le Ciem, (Conseil International pour l'Exploration de la Mer), l'organisme scientifique international de référence, environ 9.000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française, très au-dessus du seuil de 4.900 à partir duquel la population de cétacés est mise en péril.