Pêcheurs en colère. Le maire de Lorient réagit et cherche à rassurer

Suite aux mouvements de colère et aux manifestations démonstratives des pêcheurs ces derniers jours à Rennes et à Lorient, Fabrice Loher, maire de Lorient réagit. Il précise s'être entretenu avec le secrétaire d'État chargé de la pêche, Hervé Berville. Ce dernier a voulu lui rappeler que "la défense des professionnels de la pêche était sa priorité".

Alors que les dernières semaines ont été ponctuées de manifestations et d'action contre la réforme des retraites, ces derniers jours, les marins et patrons pêcheurs ont défilé à Rennes ce mardi 22 mars, et à Lorient le 23 et 24 mars. Ils tiennent à exprimer leur ras-le-bol général et leur inquiétude pour l'avenir de leur filière pêche et la "disparition programmée" de la pêche artisanale.

Parmi les mesures qui les inquiètent le plus, la possible fermeture de zones de pêche dans le golfe de Gascogne. La commission européenne a en effet annoncé fin février vouloir interdire d'ici à 2030 le chalutage de fond dans les aires marines protégées. Une mesure considérée comme une "volonté de détruire la pêche française, la pêche hauturière, la pêche côtière" par David Le Quintrec, pêcheur à Lorient et fer de lance de la mobilisation.

Un ministre qui se veut rassurant

Suite aux manifestations violentes de cette fin de semaine dans sa ville, Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération et maire de Lorient, répond aux pêcheurs dans un communiqué dans lequel il précise s’être entretenu avec le secrétaire d’État chargé de la pêche, Hervé Berville, le mercredi 22 mars, sur la possible fermeture de zones de pêche dans le golfe de Gascogne.

Il explique qu'Hervé Berville se veut rassurant pour les pêcheurs : « Le Ministre a pu me rassurer sur la position du gouvernement quant aux modalités de mise en œuvre suite à cette injonction aux conséquences qui peuvent être brutales. Il m’a confirmé que la défense des professionnels de la pêche était sa priorité. Les solutions devront, sur la base de données objectives, permettre de protéger à la fois la ressource et les activités de pêche dans le golfe de Gascogne. Le Ministre m’a également assuré que les mesures seront construites en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière. »

Le 8 mars dernier, à l'Assemblée nationale, la secrétaire d’État chargé de la mer avait déjà marqué son opposition à la proposition de la Commission européenne qui, selon lui, "condamnerait la pêche artisanale française". L'occasion d'affirmer que "La France et le gouvernement sont totalement, clairement et fermement opposés à la mise en œuvre de cette interdiction d’engins de fond dans les aires marines protégées". Il répondait alors à une question du sénateur centriste du Finistère Michel Canévet, qui relayait les inquiétudes des pêcheurs de son département. 

3000 emplois directs ou indirects à Lorient

Selon les représentants de la pêche française, la mise en application d'une telle mesure d'interdiction de chalutage de fond dans les aires marines protégées, pourrait menacer 1 200 navires et 4 000 marins français. 

Dans son communiqué, le maire de Lorient, tient à rappeler la place prépondérante de la filière pêche dans l'agglomération : « 3 000 emplois directs ou indirects ». Il précise partager « les préoccupations des professionnels de la filière impactés par cette succession de crises : conséquences du Brexit qui a réduit largement les zones de pêche, plan de sortie de flotte, augmentation du prix du gasoil ou perspective de l’interdiction des engins de fond ».

Fabrice Loher conclut en affirmant que pour l'agglomération lorientaise, « l’enjeu stratégique est non seulement de conforter le port de Lorient comme un grand port de débarquement d’une pêche durable et responsable, mais également d’en faire la première plateforme commerciale d’envergure. Il y a un besoin de ressources pour alimenter les magasins de marée et l’industrie de transformation. La priorité est d’accélérer la décarbonation de nos navires et de soutenir la modernisation de nos techniques de pêche ».

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