VIDEO. De violents affrontements avec les forces de l'ordre pour la manifestation des pêcheurs en colère à Rennes.

Alors que les manifestations contre la réforme des retraites et les débordements et dégradations en soirée secouent la capitale bretonne depuis plusieurs jours, Rennes est ce mercredi 22 mars le théâtre d'une manifestation de plusieurs centaines de marins-pêcheurs venus manifester leurs inquiétudes et tirer la sonnette d’alarme concernant l'avenir de toute la filière. Ils sont rejoints par des agriculteurs et d'autres manifestants mobilisés contre la réforme des retraites. Une manifestation marquée par de nombreux affrontements avec les forces de l'ordre.

Ils s'étaient donnés rendez-vous à 10h ce mercredi esplanade Charles de Gaulle, venus des quatre coins du littoral français. La raison de ce rassemblement des marins-pêcheurs: exprimer leur colère et leur ras-le-bol général. Des pêcheurs très inquiets pour leur avenir.

Depuis des mois, ils font face à l'explosion des prix du carburant malgré l'aide de 20 centimes par litre de gazole dont bénéficient les armements jusqu’à fin octobre.

À LIRE : "C'est un ras-le-bol général". 2 000 marins-pêcheurs attendus ce mercredi 22 mars à Rennes pour faire entendre leur colère

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16h30 : précision de la préfecture sur la 3e personne blessée

"La 3e personne blessée est un jeune homme de 22 ans. Les premiers éléments recueillis font ressortir que ce dernier était parmi un groupe de manifestants qui lançaient des projectiles sur les forces de l'ordre. Lors de cette altercation, le jeune homme s'est blessé en tombant. Conduit à l'hôpital, il en est ressorti et a été interpellé. Il est actuellement placé en garde à vue".

15h00 : nouveau point de la préfecture

Au total, 9 personnes ont été interpellées pour dégradations et usage de fumigène sur les forces de l'ordre.

Des dégâts très visibles

14h45 : Ulrik a fait 5 heures de route pour venir manifester : "j'ai peur de l'avenir"

Après sa pêche de 5h, ce matin, Ulrick et sa famille ont pris la route pour venir manifester à Rennes. "C'est la mort de la pêche artisanale", déclare-t-il. Il évoque des problèmes liés au Brexit : "Les Anglais viennent dans nos eaux. Et nous, nous ne pouvons pas y aller." Ulrik a "peur de l’avenir. C’est de pire en pire. On détruit la pêche artisanale pour favoriser la pêche industrielle", regrette ce dernier.  Aujourd'hui, il estime ne pas être entendu : "La France va mal. On ne nous écoute pas quand on est pacifique. Si on est des casseurs, on nous dénigre et si on ne fait rien, on ne nous écoute pas"



13h30 : alors que la situation commence à devenir plus calme, Kevin, pêcheur, exprime son désarroi

Kevin est patron-pêcheur depuis deux ans à Saint-Cast-Le-Guildo, propriétaire d'un fileyeur tout neuf de 12 mètres. Il rappelle qu'il n'est pas là pour s'exprimer sur la réforme des retraites, mais pour exprimer "sa peur" pour son avenir.

On s'inquiète de ce que l'on va devenir. On n'est pas entendu et on veut défendre notre filière et la pêche artisanale. On est venu pour défendre notre vie, notre gagne-pain. Avec la mise en place d'une future zone Natura 2000 en baie de Saint-Brieuc, il n'y aura plus de travail pour les 250 bateaux de la zone. On sera trop nombreux. On va aller vers un plan casse. Aujourd'hui encore, ici à Rennes, on ne veut pas nous entendre. On n'est pas compris. Que va-t-on devenir nous et nos familles?

Kevin,

pêcheur à Saint-Cast-le-Guildo

13h15 : plusieurs dizaines de pêcheurs et manifestants sont de retour esplanade Charles de Gaulle. Très remontés, ils s'opposent aux forces de l'ordre.

Dans un troisième point de la situation, la préfecture indique que "la situation semble s'apaiser". Elle fait état de la "présence encore de 50 à 80 manifestants et de 6 interpellations, 5 feux éteints et une troisième victime, prise en charge par les sapeurs-pompiers".


13h00 : les manifestants ont été repoussés place de la République puis esplanade Charles de Gaulle

De nouvelles dégradations ont eu lieu place de la République et esplanade Charles de Gaulle. Les interpellations se multiplient dans le centre-ville.

12h45 : nouveau point de la préfecture

Le préfet d'Ille-et-Vilaine fait un nouveau point de la situation : "Les tentatives des manifestants d’entrer dans le centre historique de Rennes se poursuivent mais sont bloquées par les forces de l’ordre. Un tracteur envoyé contre les CRS et l’engin lanceur d’eau a été saisi par les policiers. Une deuxième victime, manifestante a été prise en charge par les pompiers. Les deux blessés, en urgence relative, ont été conduits à l'hôpital."

Le communiqué de la préfecture fait état de "Multiples tirs de fusées rouges. Cet usage de fusées rouges présente en outre un risque de départ de feu qui retient toute la vigilance des sapeurs-pompiers bretilliens dans un cœur de ville vulnérable à ce risque. Quatre interventions pour feux à cette heure dont deux liés aux retombées de ces fusées de détresse.
Le préfet d'Ille-et-Vilaine rappelle qu'en cas de déplacement, il est préférable d'éviter le secteur République".

12h35 : des CRS prennent en charge un jeune manifestant blessé au visage

12h30 : les forces de l'ordre repoussent les manifestants et casseurs hors du centre historique

12h15 : Yann, pêcheur venu des Côtes-d'Armor, exprime sa colère

Yann dit Yann « le grand », est patron pêcheur à Erquy. Il a 50 ans, le même âge que son bateau de 10 mètres avec lequel il pêche la coquille Saint-Jacques. 

J’en ai ras-le-bol de ces directives, de Macron, de l’Europe. Jamais je ne revoterai pour lui. Peu importe son discours aujourd’hui. Nous voulons travailler. Avec les éoliennes, nous allons nous retrouver dans un plan casse. Comment je peux faire pour faire vivre ma famille avec mes trois enfants.  Je savais que nous allions prendre des lacrymos. Mais je resterai présent toute la journée.

Yann,

pêcheur à Erquy

12h00 : la préfecture d'Ille-et-Vilaine fait le point de la situation

Dans un communiqué, le préfet indique que : "les 400 manifestants s'écartant du lieu de manifestation déclaré et jetant des projectiles ainsi que de nombreuses fusées rouges pouvant blesser et causer des départs de feu, les forces de l'ordre ont dû faire usage de moyens lacrymogènes pour les repousser et protéger les biens et les personnes". 

Il précise qu'un manifestant a été blessé par un autre manifestant avec une fusée. Il a été pris en charge par les pompiers et transporté au CHU. 

Il demande "d'éviter, si possible, les quais pour la sécurité de tous".

11h45 : tracteur contre canon à eau

Des agriculteurs venus soutenir les marins-pêcheurs et exprimer, eux aussi, leur colère, opposent un de leurs tracteurs au canon à eau des policiers à l'entrée du centre historique.

11h30 : les manifestants essayent d'accéder dans le centre historique

Les manifestants tentent de rejoindre la place de la mairie et la place du Parlement de Bretagne dont les accès sont rendus impossibles par les forces de l'ordre. Les manifestants font usage de fumigènes.  Les policiers répondent avec le canon à eau et arrosent les manifestants et les balcons. 

La manifestation des marins-pêcheurs est redoutée par les autorités. La dernière grande manifestation des pêcheurs à Rennes remonte au 4 février 1994. Ce jour-là, le centre-ville était comme en état de siège avec des casseurs qui en avaient profité pour se mêler aux affrontements. Une fusée de détresse avait terminé sa course sur le toit du Parlement de Bretagne, qui avait alors pris feu.

A LIRE : Manifestation. Que s'est-il passé le 4 février 1994, jour symbolique pour les pêcheurs en colère français

11h00 : les premières tensions avec les forces de l'ordre

Plusieurs centaines de manifestants, marins-pêcheurs et opposants à la réforme des retraites commencent à faire face aux forces de l'ordre. Une ambiance de désordre et de lacrymogènes commence à régner.

10h45 : les pêcheurs prennent la direction de la place du Parlement

Alors que les pêcheurs partent de l'esplanade Charles de Gaulle pour se diriger vers la place du Parlement de Bretagne, une délégation va être reçue à 11h à la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

10h20 : les pêcheurs en colère allument des fumigènes

Plusieurs centaines de pêcheurs allument des fumigènes et lancent des fusées.

10h00 : les marins-pêcheurs commencent à se rassembler esplanade Charles de Gaulle

9h00 : des forces de l'ordre en nombre et bien visibles dans le centre-ville de Rennes

Une exaspération provoquée par de multiples mesures

Les pêcheurs sont remontés également par les contraintes réglementaires imposées par la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture, ou encore les fermetures spatio-temporelles pour protéger les dauphins. 

Le 20 mars, le Conseil d’État a ordonné au Gouvernement de fermer des zones de pêche dans le golfe de Gascogne pour des périodes appropriées, afin de limiter le nombre de décès de dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs, victimes de captures accidentelles lors des actions de pêche.

Autre mesure contre laquelle les marins-pêcheurs s'opposent, celle soumise par la commission européenne qui pourrait remettre en cause la pêche artisanale et qui consisterait à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées d'ici 2030. "Là, ce qui a fait déborder le vase, c’est la commission européenne qui nous dit clairement qu’elle veut détruire la pêche française, la pêche hauturière, la pêche côtière", alerte David Le Quintrec, pêcheur à Lorient et à l'origine de l'appel à rassemblement sur les réseaux sociaux.

Une proposition dénoncée également par le gouvernement, notamment par Hervé Berville, pour qui, "la proposition de la Commission européenne condamnerait la pêche artisanale française. La France et le gouvernement sont totalement, clairement et fermement opposés à la mise en œuvre de cette interdiction d’engins de fond dans les aires marines protégées", a affirmé le secrétaire d’État chargé de la mer. 

Selon les représentants de la pêche française, cela pourrait menacer 1 200 navires et 4 000 marins français. Le projet de Bruxelles intervient alors que les ports de l’Ouest sont sous le choc de la disparition annoncée de près de 90 navires, dont la moitié en Bretagne, dans le cadre du "plan de sortie de flotte", en cours de finalisation, rendu nécessaire par le Brexit et les restrictions de pêche imposées par le Royaume-Uni.

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