Pour les jeunes déscolarisés, un parcours d'initiation et de formation

Le dispositif "1 jeune, 1 solution" propose aux décrocheurs de 16 à 18 ans un stage dans un centre de formation professionnelle des adultes (Afpa). Après 13 semaines d'initiation à différents métiers, il permet d'obtenir une place d'apprentis, une mission longue durée, un service civique. 

Ameline et Thibaut, 16 ans, Bryan et Marin, 17 ans. Ils ont en commun d'avoir arrêté le collège ou le lycée. Certains, bien avant le début de la pandémie et le confinement du printemps 2020. D'autres, pendant les semaines passées à la maison, alors que les cours étaient dispensés à distance.

 

Conseillé par les missions locales

Ils ont tous eux la bonne idée de pousser les portes de la mission locale de leur commune, parfois sur les conseils d'un ancien professeur ou de leur entourage. Et ce sont ces missions locales qui les ont dirigés vers un stage de 13 semaines à l'Afpa, l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes. Ce nouveau dispositif fait suite à l'obligation de scolarité ou de formation pour chaque adolescent jusqu'à l'âge de 18 ans. Cette obligation a été instituée en juillet 2019 par la "loi pour une école de la confiance". L'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes est largement mise à contribution, avec ces stages d'un nouveau genre.

Mettre la main à la pâte avant de s'orienter

Un stage? Plus qu'un stage, un parcours initiatique pour ces jeunes, afin de toucher du doigt ce dont ils sont capables, et les métiers qu'ils pourraient exercer après avoir été formés. Au centre Afpa de Lorient, ils sont "la classe des 16-18", embarqués pour construire un projet professionnel. Dès les premiers jours, par groupe de 5 ou 6, les jeunes sont introduits dans les différentes formations proposées dans les plateaux techniques de l'Afpa. Accueillis par le formateur de l'atelier, et par un élève en fin de formation, ils mettent la main à la pâte : réparation d'ordinateur, cuisine, soudage, tuyauterie. 

Dans un premier temps, découvrir sans s'engager s'avère nécessaire, car la crainte est grande de vivre à nouveau un échec.

"En venant ici, on m'a dit que c'était de la découverte. donc je me suis dit c'est le moment, c'est le moment de se lancer."

Bryan, 17 ans, intéressé par les métiers du bâtiment

L'après-midi, rendez-vous pour monter dans un mini-bus et découvrir d'autres formations proposées, cette fois, à Auray: carreleur, couvreur, maçon, cuisinier ... 

 

C'est dur quand on est dans une voie, et qu'on se rend compte que ça ne nous plaît pas. Je me sens un peu bête d'être déscolarisée, malheureusement, mais je voulais quand même être dans quelque chose qui me plaît.

Ameline, ancienne élève de seconde section "Soins et services à la personne", au lycée

 Ambiance différente de l'école

Thibaut, 16 ans, affiche un large sourire lorsqu'il enlève son casque de soudage. Il est "en immersion" dans le métier qu'il souhaite excercer: soudeur. Il a quitté le collège en 4ème, a tenté un classe de troisième aménagée, et a fini par être orienté vers le nouveau dispositif des 16-18 de l'Afpa. "J'adore le métier de soudeur. Je voudrais partir en apprentissage, dans une entreprise." Retour à l'école avant cela? "Ah non non, pas du tout, je n'avançais pas. Ici l'ambiance n'est pas la même. il y a du respect entre stagiaires, et de la part des formateurs." Son formateur, Jean-Jacques, se tient à ses côtés. Il consacre sa journée à chaque nouveau stagiaire. 

"La fait qu'on soit près d'eux, disponible, en tant que formateur, je vois bien que ça plaît. Ces jeunes ont besoin d'être rassurés. Et là, Thibault, il apprend très bien les techniques que je lui montre. "

Jean-Jacques Tannou, responsable formation soudage, Afpa de Lorient

Découvrir ses capacités et construire un projet

A l'issue de cette session à l'Afpa, pas question de lâcher les jeunes sans des pistes sérieuses pour être formé ou reprendre une scolarité.

L'objectif que l'on a, pendant ces 13 semaines, c'est de préparer la suite en  travaillant avec d'autres partenaires, des employeurs, des collectiviltés locales...  La suite, ça peut être une pré-formation, ça peut être un retour à l'école mais dans une autre voie, ça peut être entrer en apprentissage dans une entreprise. Une fois qu'il y a l'envie, on aide ces jeunes à accéder à ce qu'ils souhaitent, à faire acte de candidature, à se présenter. 

Nathalie Bénévent, directrice de l'Afpa de Lorient

 En Bretagne, depuis le mois de décembre 2020, six centres Afpa accueillent les jeunes déscolarisés : à Lorient, mais aussi à Brest, Morlaix, Rennes, Saint-Malo et Saint-Brieuc. Au niveau national, l'objectif fixé par le gouvernement est d'accompagner 35 000 jeunes d'ici la fin 2021. Les entrées en stage à l'Afpa se font chaque mois. A Lorient, l'équipe pédagogique s'apprête à recevoir un nouveau groupe de jeunes âgés de 16 à 18 ans. 

 

Les missions locales mais aussi une plateforme 1jeune1solution et un numéro vert permettent d'être dirigé vers ce dispositif : 0800 122 500

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