30 à 40 % d’augmentation pour la lotte. Les langoustines, les araignées et les tourteaux également quasi absents des étals. Les conséquences de la tempête Ciaran s'étendent au monde de la pêche. Plus d'une semaine après son passage, la mer reste très agitée et les coups de vents se succèdent obligeant les pêcheurs côtiers à rester à quai.
"Les bateaux ne prennent pas le risque de sortir, la mer n'est pas bonne et ils ne sont pas sûrs de réussir à pêcher." Damien Le Doussal, gérant de la poissonnerie Tia Marée, fait de la pédagogie sur le marché d'Hennebont, ce jeudi 9 novembre. Les conséquences de la tempête Ciaran animent toutes les conversations devant son étal et certains produits manquent à l'appel.
Marie-Madeleine est venue acheter du poisson pour la semaine. Au menu, du merlu et des crevettes. "Par contre au niveau langoustine, il y a moins de choix. Forcément les pêcheurs ne sortent pas." Avec philosophie, elle a quand même trouvé son bonheur : "On fait avec, ça nous suffit ! J'ai acheté trois choses et je reviendrai la semaine prochaine."
Les prix s'envolent
Certains prix se sont envolés depuis la tempête. Par exemple sur cet étal, la sole est 10 euros plus cher que d'habitude. Damien Roussel parvient à trouver ses produits en se fournissant dans plusieurs criées bretonnes mais l’offre reste tendue.
En ce moment il n'y a pas beaucoup de bar. Le merlu se fait très rare. Les poissons qui pèsent comme le maquereau, il n'y en pas beaucoup non plus. En revanche, on trouve les autres variétés mais sur ces poissons-là, c'est compliqué
Damien Le DoussalGérant de la poissonnerie Tia Marée
Si les chalutiers ont repris la pêche il y a quelques jours, les petits bateaux comme les caseyeurs, les fileyeurs et les ligneurs sont toujours à quai. L’état de la mer ne leur permet pas de repartir.
"On est quand même sur une météo qui va rester capricieuse dans les jours à venir, explique Jean Besnard, mareyeur à la criée de Lorient. On ne sait pas vraiment comment vont pouvoir sortir les bateaux." Il ne constate pas de flambée des prix de manière générale car en ce moment la demande est faible.
Reste à savoir combien de temps va durer cette situation. Le mareyeur n'est pas devin. "Il y aura toujours un peu de poissons. Je pense à 50 ou 60% sur des prix raisonnables. Maintenant vous dire comment vont se passer les choses, c'est assez compliqué."
Selon Météo France, dans les jours à venir, la mer devrait rester très agitée sur les côtes bretonnes.
(Avec Nicolas Corbard)